Cap sur les campagnes d'intérêt général

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À Ichoukrène, grand village de la commune de Draâ El Mizan, les traditions ancestrales et l’organisation autour de la Djemaâ ne sont pas de vains mots. C’est d’ailleurs dans cet ordre d’idées que l’association du comité du village Ichoukrène ( ACVI) agit pour justement sauvegarder ce qu’on appelait Tiwiza. Lors de son assemblée générale, le 2 mai dernier, l’ACVI a voté une résolution comportant un programme qui a été rendu public et placardé non seulement dans les villages, mais aussi au chef-lieu communal de Draâ El Mizan. C’est un programme qui s’étale sur plusieurs week-ends. Ainsi, du 9 mai au 13 juin, les habitants sont tenus de participer aux actions décidées par le comité dans le cadre de ce qui est appelé « campagnes d’intérêt général ». Ces actions ont commencé par le désherbage de tous les cimetières du village. Le week-end suivant, ce fut la réhabilitation du sentier menant vers Ioumar. La 3ème action concerne le nettoyage et le désherbage de tous les sentiers et ruelles du village. Il est à retenir, d’autre part, trois autres opérations importantes. Il s’agit de la construction de niches pour contenir les bacs à ordures, de la plantation des arbres tout le long de l’artère principale du village et, enfin, la première étape de l’aménagement de la placette du village. Le tout sera clôturé par une assemblée générale extraordinaire que l’ACVI organisera le 20 juin prochain et qui portera sur l’évaluation de toutes les actions menées. Contacté à ce sujet, M. Skendraoui Rabah, le président de l’ACVI, nous apprendra que les 3 premières actions ont vu une participation massive des habitants, qui se sont donnés à fond pour embellir et nettoyer les lieux ciblés et donner à ces opérations un cachet de solidarité et de perpétuité.  » L’APC nous aide avec des engins et c’est un programme qui s’étalera sur 9 week-ends successifs « , ajoutera notre interlocuteur. Du côté des villageois, c’est la satisfaction générale.  » Etant jeunes, quand on voyait nos parents organiser des Tiwiza, on éprouvait un grand plaisir. C’est à notre tour d’inculquer ces valeurs de solidarité et d’entraide à nos enfants. Si on ne leur apprend pas cette tradition, elle risque de disparaître. Il faut dire que c’est le socle de l’organisation sociétale, chez nous, depuis la nuit des temps », nous déclarera un participant à cette campagne d’intérêt général. L’exemple de ce village est à méditer, car non seulement cela participe à la sauvegarde de l’environnement, mais aussi à ressusciter les traditions ancestrales kabyles.

Amar Ouramdane

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