…Blocage de la RN5 à El Asnam

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Un autre mouvement de grogne a été enregistré durant la même journée, au niveau de la commune d’El Esnam, à une vingtaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de wilaya. Ainsi, c’est vers 10h du matin que des dizaines de citoyens, issus du bidonville communément appelé «cité Harka», situé en plein centre de la ville, ont bloqué la route à l’aide de pneus enflammés et autres blocs de pierre. Là et contrairement à Sour El Ghozlane, les contestataires réclamaient leur recasement « immédiat » dans des logements décents. En effet, c’est vers 10h20 que les manifestants ont barricadé la RN5, chose qui a fortement perturbé la circulation automobile sur cet important axe routier. « Nous en avons assez de vivre comme des pestiférés. Nous sommes des citoyens à part entière et nous réclamons notre droit légitime à un toit décent », ont-ils scandé. À titre indicatif, cette cité qui date de l’ère coloniale a bénéficié d’une opération, dans le cadre de l’éradication de l’habitat précaire, et ses habitants ont été recensés afin d’être relogés. Cependant, jusqu’à présent, aucune décision de relogement n’a été prise par les autorités concernées. Cet état de fait exaspère au plus haut point ces résidents. Ils se considèrent comme « des laissés pour compte » et veulent en finir avec ces taudis qui leur servent de toits. Mais c’est une déclaration du wali de Bouira, faite sur les ondes de la radio locale, qui a mis le feu aux poudres. En effet, mardi dernier, Nacer Maaskri avait souligné que « les opérations de relogement auront lieu après le mois de Ramadhan et certains logements ne sont pas encore entièrement réceptionnés ». Cette déclaration a déclenché l’ire des concernés, qui sont passés à l’action, exigeant la venue du wali. Les choses auraient pu « tourner au vinaigre », si ce n’était l’intervention des forces de l’ordre, dépêchées sur place, mais aussi l’implication directe du P/APC, M. Hellal, afin de calmer les esprits. «Le Ministre a promis que vous serez relogés avant le mois de Ramadhan et je vous réitère cette promesse. La procédure pour le recasement, en plus de ceux qui seront indemnisés avec des lots de terrains, est en cours, et nous en sommes à l’étape finale. Soyez patients, votre relogement est pour bientôt». Après plusieurs heures de palabres, les habitants de ce bidonville sont revenus à de meilleurs sentiments, après avoir eu la promesse solennelle des autorités quant à la fin de leur calvaire. À travers tout ce qui a été relaté il est plus qu’évident que la crise du logement est une véritable « bombe à retardement ». Aussi bien à Sour El Ghozlane, Bir Ghbalou, El Esnam, Lakhdaria, Kadiria ou encore Bouira ville, les milliers de citoyens, qui « vivotent » encore dans des « gourbis », sont las d’attendre et ils le font savoir. D’ailleurs, les habitants des Haouchs de Bouira, pour ne citer que ceux-là songeraient sérieusement à entamer des actions de rue, dans le but de faire entendre leur mécontentement. De plus, les services des daïras, notamment celle de Bouira, jouent avec le feu, en faisant « fuiter » des annonces de recasement, sans pour autant les concrétiser. Bref, les pouvoirs publics auraient tout intérêt à désamorcer, dans les plus brefs délais, cette « crise », s’il ne souhaitent pas avoir une rentrée sociale des plus agitées.

 R.B.

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