Beaucoup reste à faire

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Le Centre national des loisirs sportifs de Tikjda (CNLST) a fêté le mois dernier, ses huit ans d'existence.

Ce complexe touristique, qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, appartient au ministère des Sports et non à celui du Tourisme, avait pourtant pour objectif de contribuer à relancer la destination Bouira et à la faire connaître de tous. Huit ans plus tard, les faits ne plaident pas vraiment en la faveur de ce centre. Loin de là! Le tourisme de masse est quasiment inexistant, la destination Bouira, et plus précisément le CNSLT, est « boudé » par les touristes. Pourtant, ce complexe, qui a le statut d’EPIC, c’est-à-dire, une entreprise économique à part entière, est doté de structures à même d’attirer t de touristes locaux, voire étrangers. Mais force est de constater que  » la mayonnaise » à du mal à prendre. Pourquoi? Ce centre, n’est-il pas assez attractif? Ces responsables ne se donnent-ils pas la peine de le promouvoir et par voie de conséquence promouvoir le tourisme à Bouira? Le CNLST est-il victime d’une gestion hasardeuse?

Les agences de voyages crient à la marginalisation.

Pour le savoir, nous avons interrogé les principaux pourvoyeurs de touristes, à savoir les agences de voyages. Au niveau de la wilaya de Bouira, il en existe une dizaine, plus ou moins actives. Et la plupart de ces agences avouent qu’elles ne travaillent pas avec le CNLST. «Non! Nous n’avons aucun contact avec ce centre. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé», dira la chargée d’accueil au niveau de l’agence de voyage MAM Tour. Pour notre interlocutrice, le CNLST fait preuve d’un certain « mépris », à l’égard des agences de voyages et particulièrement la sienne. «À chaque fois que je prends le téléphone pour les contacter, on me dit que c’est complet, sans même savoir qu’elle était le but de mon appel. On dirait qu’ils gèrent ce complexe à la manière d’un privé… C’est absurde!», a -t-elle regretté. Pour l’agence de voyage Assamer Tour, son responsable nous a confié que ses relations avec le CNLST étaient très « limitées ». «On leur envoie des clients et ça s’arrête là. Ils n’ont jamais cherché à fructifier ou développer notre partenariat», a-t-il déclaré. Pourtant, sous d’autres cieux, les tours opérateurs et autres agences de voyages sont des partenaires incontournables, dans une politique touristique digne de ce nom. D’autres agences, comme « Bon Voyage », admettent le fait que les responsables du CNLST, «n’ont pas de politique touristique» à mettre en place. «Ils ne font aucun effort! Ils se contentent de recevoir des sportifs ou familles de la bourgeoisie et c’est tout!». Les déclarations de ces agences convergent vers un seul mot : marginalisation. «Nous sommes marginalisés par les responsables du CNSLT. Ils travaillent d’une manière unilatérale et pour eux, nous ne sommes que de vulgaires rabatteurs», nous a-t-on confié. 

«C’est complet !» Mais pas pour tous… 

Il est vrai qu’au point de vue clientèle, le CNLST ne ratisse pas large. Il se contente d’une poignée de clients, bien connus et issus de milieux plutôt aisés. La réservation dans ce centre est semble-t-il très sélective et s’appuie sur des connaissances. Le citoyen lambda, comme les agences de voyages, se verra prier de chercher un autre hôtel. Pour preuve, nous avons fait le test suivant. Nous avons appelé mercredi dernier, à 15h40, la réception de cet établissement, afin de réserver une chambre. Au bout de la septième tentative, une voie féminine nous a répondu. Avant même de terminer l’énoncé de notre demande, elle nous dit : «Désolé! Tout est pris pour le week-end». Quelques minutes plus tard, nous avons entrepris la même tentative, à un détail près. Nous avons cité le nom d’un des responsables de ce complexe. Et là miracle! Une chambre s’est subitement libérée… Ceci, prouve que le CNSLT a un mode de gestion assez étrange qui s’assimilerait à un système de caste! Mais à vrai dire, ce complexe n’aurait, selon certains clients, rien de luxueux. Hormis les paysages, l’hôtel n’a rien de fameux en soi. C’est plus ou moins propre, mais on est très loin des standards internationaux. «Franchement, j’y étais pour un séminaire de travail et je peux vous dire que c’est loin d’être le luxe », nous a confié un cadre du ministère de l’habitat. En collusion, après huit ans d’activité et de l’avis de toutes les agences de voyage que nous avons approchées, le CNLST a encore beaucoup de progrès à faire. C’est également l’opinion de beaucoup de citoyens interrogés. Mais au-delà de la qualité des services, c’est surtout son mode de gestion qu’il faudrait revoir. Le centre a pour e moment des allures de « bunker » réservé à une certaine nomenclature.

Ramdane Bourahla

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