«On n’exploite même pas 20% des terres agricoles»

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Selon l’union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), moins de 20% des terres agricoles sont exploitées, ce qui complique davantage la politique de la dépendance alimentaire.

Intervenant, lors d’un point de presse organisé à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, le porte-parole de l’UGCAA, M. El Hadj Tahar Boulenouar, a lié la sécurité alimentaire à la nécessité d’assurer l’autosuffisance alimentaire. «Comment peut-on satisfaire le besoin national en matière de produits alimentaires, si on n’exploite même pas 20% des terres agricoles, y compris celles du Sahara ?», s’est exclamé M. Boulenouar avant d’ajouter : «on ne peut pas assurer la sécurité alimentaire si on continue toujours dans la politique de la dépendance, car le pétrole n’est pas un garant». De son côté l’expert international en agronomie, M. Akli Moussoulini, a souligné la nécessité d’aller vers les origines de la problématique de la dépendance alimentaire afin de pouvoir apporter des solutions fermes. Selon lui, il s’agit de l’absence des objectifs stratégiques dans le programme de développement agricole, engagé par les autorités publiques. «Ce programme a dégagé des intérêts entre les agriculteurs sans tracer des objectifs stratégiques pour l’Etat», a expliqué M. Moussoulini. Ce qui fait que, théoriquement, la production a augmenté de 50%, alors qu’en réalité elle n’a même pas dépassé les 20%, a encore indiqué le conférencier. Ce dernier n’a pas manqué de souligner, également, que la dépendance alimentaire fragilise davantage l’Etat au niveau de ses relations commerciales internationales. «L’adhésion à l’organisation mondiale du commerce (OMC) dans ce contexte va négativement influer sur l’économie nationale», a-t-il estimé. S’agissant des solutions qu’il faut apporter à cette problématique, l’orateur a mis l’accent sur la nécessité de mettre la sécurité alimentaire dans un cadre politique, «car ça ne relève pas seulement du Ministère de l’Agriculture et du Développement rural», a-t-il dit. Il faut aussi, selon M. Moussoulini toujours, décentraliser la décision économique afin d’encourager davantage l’investissement et la production nationale.

Samira Saïdj

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