Dans la douleur !

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Le seul point à l’ordre du jour, imposé par le wali, a été voté avant-hier soir, par les 23 élus de la commune d’Akbou. Il s’agit de l’étude et la création d’un lotissement social au niveau du lot 196 sis au village Colonel Amirouche. Un point que les autorités de wilaya ont tenu à faire passer dans l’urgence, à cause de la fermeture de la RN26 et la voie ferrée par les frondeurs du village L’mechta qui réclament la régularisation de leurs terrains. Pour dénouer la situation, le directeur de l’administration locale (DAL), a été envoyé dimanche, en pompier à Akbou, par le wali. Une situation inédite que la ville du Piton n’a jamais vécue auparavant ! Deux assemblées ont été annulées, depuis un mois, à cause du refus de l’opposition, réconfortée par le ralliement des quatre élus du FLN, au vote de l’ordre du jour. La situation qui s’est corsée suite au blocage de la RN 26 et la voie ferrée a fait sortir l’administration de wilaya de son silence. En effet, le DAL, envoyé spécial du wali de Béjaïa, a eu toutes les difficultés, selon des indiscrétions, à convaincre les 15 élus de l’opposition de voter cet ordre du jour. Pourquoi ? Selon nos sources, le wali de Béjaïa aurait signé un arrêté donnant le feu vert aux forces de l’ordre d’intervenir pour rouvrir la RN26 et la voie ferrée, fermées cinq jours durant par les protestataires du village L’mechta. La population locale, présente dans la salle reste tout de même dubitative. «C’est une incitation à l’anarchie», estiment certains citoyens. «Faut-il donc descendre dans la rue et fermer une voie publique pour que les autorités assument leur responsabilité et prennent des décisions», ajoute-t-on. Sur le même ton, des syndicalistes, fonctionnaires de la mairie d’Akbou, présents eux aussi dans la salle, attendent impatiemment que leurs doléances soient prises en charge. «Nous avons besoin aussi d’une AGE en inscrivant uniquement notre cas dans l’ordre du jour. Nous sommes en grève depuis 04 jours», dira un représentant des fonctionnaires de la mairie. Au cours de la réunion, tout en voulant maintenir la pression sur le maire, l’opposition ne voulait pas lâcher du lest, expliquant leur décision de vote favorable par la situation critique qui prévaut à Akbou. «Nous avons voté pour une mesure de sécurité et nous assumons toutes nos responsabilités devant la population», a-t-on expliqué. Néanmoins, des tractations et des engueulades entre Mouloud Salhi et le maire actuel ont failli compromettre la réunion d’hier. «Nous sommes 23 élus et il faut que le wali nous établisse un ordre du jour afin de dénouer la crise. C’est une honte !», lance le chef de file de l’opposition au maire. «Allez-y…destituez-moi», réplique le maire Abderrahmane Bensbaâ. Devant ce climat délétère, la population s’interroge sur le sort de la ville du Piton, «où va Akbou ?», s’interroge-t-on. Tout en jouant le rôle de modérateur, M. Hamidouche Rachid, vice P/APC en poste, a appelé à un dialogue inclusif. «Nous sommes devant une situation critique. Nous devons tous nous impliquer pour la régler. Débattre de nos défaillances en tant qu’élus dans une assemblée à huit clos où nous pouvons librement nous exprimer», déclare-t-il. L’opposition appelle le wali à se rendre à Akbou pour dénouer la situation. «Régler ce point uniquement n’est pas suffisant pour les Akbouciens qui continuent à voir se rapprocher le naufrage et s’amorcer une chute dans l’inconnu», avertissent les élus de l’opposition.

M. Ch.

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