Misère quand tu nous tiens !

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Cinq membres d’une même famille, la mère et ses quatre enfants, tous adultes et atteints d’une maladie psychiatrique, ont été sauvés in extremis d’une mort certaine par malnutrition et déshydratation. Alertés par des voisins, les services de l’APC d’Aghbalou se sont rendus immédiatement au quartier d’Ighil Azem, dans le village d’Ivahlal, pour s’enquérir de la situation de cette famille. Le maire alerta, à son tour, le chef de daïra, qui ordonna la mise sur pied d’une commission urgente, composée de représentants de l’APC, de la daïra, de la protection civile, de la gendarmerie et des services de la santé. Une fois à l’intérieur de la maison, les éléments de cette commission procéderont, dans un premier temps, à l’évacuation des membres de cette famille vers la polyclinique d’Aghbalou pour y recevoir les premiers soins, avant d’être orientés vers les urgences de l’EPH de M’Chedallah où le médecin de garde les a placés sous surveillance médicale à cause de leur état psychique désastreux. Le président de l’APC, qu’on a rencontré aux urgences, avant-hier soir, dira que cette famille, dont le père est décédé dans un accident de la circulation, l’année passée, s’est retranchée à l’intérieur de leur chaumière, se barricadant le jour pour ne sortir qu’à la nuit tombée pour ramasser les sachets d’ordures et les ramener à l’intérieur pour y chercher les restes de nourriture, d’où une accumulation d’ordures dans leur demeure. C’est cette odeur qui a alerté les voisins, d’autant plus que cette vieille chaumière n’est dotée ni de toilettes, ni d’eau courante. Lors de notre passage, hier matin, aux urgences de l’EPH, le médecin de garde nous informa que l’une des filles, âgée de 32 ans, est atteinte d’une grave anémie et nécessite une hospitalisation prolongée, quant aux quatre autres, ils sont hors de danger, bien qu’ils sont dans un état d’affaiblissement extrême et recouverts de crasse. Il y a lieu de souligner que la mère, âgée de 63 ans, est également frappée de cécité. Voilà un cas sur lequel doivent se pencher les pouvoirs publics, pour éviter à cette malheureuse famille une mort lente et atroce, sachant qu’ils ne peuvent plus se prendre en charge, étant tous dépressifs et sans aucune ressource, vivant dans une précarité totale.

Oulaid Soualah  

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