Encore un retard !

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Alors que les compositions du dernier trimestre sont achevées et que les personnels de l’éducation sont mobilisés aux surveillances dans divers centres d’examens, le tableau des postes vacants ou susceptibles d’être vacants n’est pas encore parvenu aux établissements scolaires. Et bien que, vers la fin du mois de février dernier, des déclarations d’intentions de participer au mouvement ont été adressées à la direction de l’éducation (DE) de la wilaya de Béjaïa, par l’ensemble des établissements. « Les personnels concernés attendent dans l’inquiétude et l’ignorance totale de savoir quel établissement rejoindre à la prochaine rentrée », nous dira M. Ziane, lui-même concerné par ce mouvement. 

Cette opération qui passe par plusieurs étapes ne semble pas inquiéter les responsables de la DE quant à son importance. En effet, pour participer au mouvement des personnels, « le fonctionnaire est appelé à faire une déclaration d’intention de participation au mouvement, ensuite sur la base des différentes déclarations un tableau de postes vacants ou susceptibles de l’être est confectionné par la direction de l’éducation puis adressé aux établissements pour que les personnels puissent remplir une fiche de vœux et désigner le choix de l’établissement », nous dira M. Saadi, directeur d’école. Cependant, entre les deux opérations citées et qui durent au minimum deux mois, les chefs d’établissement doivent attribuer une note administrative et communiquer à la tutelle une fiche d’évaluation, pour pouvoir classer les personnels par ordre de mérite », nous dira notre interlocuteur.  Ceci étant, le tableau des postes vacants a été achevé jeudi dernier, et la DE attend que les chefs d’établissement viennent le récupérer, selon un fonctionnaire de la DE. Or, ces mêmes chefs d’établissement sont mobilisés pour les examens, « la majorité des chefs d’établissements sont présidents de centre d’examen, de corrections ou observateurs en dehors de la wilaya et ne peuvent en aucune manière s’occuper de cette importante opération de mouvement », nous dira un directeur d’école rencontré à la DE.  Côté syndicats de l’éducation, le constat ne date pas d’aujourd’hui. « Cela s’est produit l’année dernière et celle d’avant et c’est fait sciemment », accuse M. Slimane Zenati du Cnapest. Et d’ajouter : « On accuse ce retard sciemment. On attend que les travailleurs soient occupés par les examens et que les délais passent, pour attribuer des postes hors mouvement à des connaissances et pendant trois années, les travailleurs ne trouvent même pas le temps de remplir la fiche de voeux ». A la question de savoir quelle solution préconise le Cnapest pour mettre fin à cela, le premier responsable du Cnapest de la wilaya de Béjaïa dira : « Nous exigeons un report du mouvement et la mise en compétition de l’ensemble des postes vacants y compris ceux attribués hors mouvement, pour permettre à chacun de remplir sa fiche de vœux et de participer avec les même chances ».  Pour le Sete-Ugta, le constat n’est pas si différent. « Cette procédure est devenue une tradition et c’est toujours la même chose. En période d’examens, il n’y a aucune planification et le travail est toujours mal fait », nous dira M. Bellaloui, secrétaire générale du Sete-Ugta de la wilaya de Béjaïa. « C’est cette gestion qui a fait que les échelons n’arrivent jamais à temps, les rappels et les salaires accusent des retards et plus grave encore, cette année scolaire et rien qu’au CEM Mouloud Kacem, la DE a mis 70 jours, après la rentrée des classes, pour affecter un enseignant d’anglais et celui de la musique n’a jamais été remplacé à ce jour et cela bien que le poste existe sur la carte scolaire », dénonce M. Silane, professeur au CEM Aâmriw. Et d’ajouter : « Mme la ministre de l’Education qui a commencé à faire le ménage au niveau du ministère devrait aussi se pencher sur la gestion du secteur au niveau de la wilaya de Béjaïa. » Faut-il le rappeler, la gestion des responsables de la direction de l’éducation de la wilaya de Béjaïa a été souvent mise en cause par les travailleurs de l’éducation, la dernière en date n’est autre que la missive du personnel d’Aâmriw (lire notre article du 11 mai 2014). En tous cas, le mouvement des personnels semble, une fois encore, compromis et les travailleurs défileront à la DE dés la prochaine rentrée pour s’enquérir de leur sort.  

 Y. B.

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