L'eau et le gaz pour le village Ouled Tadjine

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Accroché au piémont nord de Djebel Dirah, le hameau de Ouled Tadjine, relevant de la commune de Sour El-Ghozlane, paraît être situé au bout du monde, bien qu’il ne soit distant que de 9 kms du chef-lieu de la commune. Les habitants ressentent le phénomène de l’enclavement au moins sur deux aspects, qui, à examiner de plus près, relèvent d’un minimum vital pour un village dont les ménages n’ont pas quitté leurs foyers au pire moment des exactions terroristes. Mais, pour revitaliser convenablement cette contrée, les villageois tiennent au raccordement de leurs foyers aux réseaux d’eau potable et du gaz de ville. L’agglomération villageoise compte environ 300 habitants dont l’activité principale est l’agriculture. Cependant, les terres sont généralement de petites parcelles ou lopins, particulièrement lorsqu’on considère le type de culture que les exploitants pratiquent majoritairement, à savoir les céréales. Même si certains ménages s’adonnent à des jardins potagers, c’est dans les limites permises par la disponibilité de l’eau, issue des puits et de quelques forages. Cela donne des carrés assez modestes de maraîchages qui prendraient une autre dimension si l’eau venait à être mobilisée. Des sources sauvages, sous forme de résurgence issues de la montagne Dirah, existent bien sûr et « elles ne demandent qu’à être captées, aménagées et exploitées », nous dira un éleveur de bovins rencontré sur un sentier pédestre en train de faire paître son troupeau. Les habitants attendent avec impatience le projet de raccordement au réseau venant du barrage Koudiat Acerdoune. La même personne se plaint de l’état des pistes qui demeurent presque impraticables en hiver. Quant au gaz de ville, il demeure le leitmotiv des discussions de la population, particulièrement depuis qu’une rumeur persistante a fait état, il y a quelques mois, de l’existence d’un projet qui touchera aussi bien Ouled Tadjine que le village voisin d’Ouled Gacem. « En hiver, il fait un froid de Sibérie dans cette région », nous confie notre bouvier, en ajoutant: « Lorsqu’il neige, il atteint dès fois une épaisseur de 80 cm ou 1 mètre, et il est quasiment impossible d’aller s’approvisionner en bouteilles de gaz. Il arrive que la route demeure fermée deux à trois jours. Si ces deux facteurs de développement, à savoir l’eau et le gaz, pouvaient être assurés dans des délais raisonnables, les villageois n’auront aucune envie d’aller en ville ou de changer de résidence. »

N. M. Taous

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