Le maire épinglé

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L’assemblée ordinaire de l’APC qui a eu lieu, samedi dernier, à la salle des fêtes de la municipalité de Seddouk, en présence du public et des élus locaux, pour discuter de certains points proposés par l’exécutif conformément à l’esprit du code communal, a tourné au vinaigre.

Une assemblée très agitée où les membres de l’exécutif ont été interpellés sur plusieurs sujets qui tenaient à cœur aux intervenants. D’emblée, c’est l’organisation des enfants de Chouhada qui a ouvert le bal en distribuant une requête où figure une quinzaine de points sur lesquels l’exécutif a été interpellé. Un membre de cette association a même imposé de lire cette requête à l’assistance malgré l’opposition du maire. C’est autour de M. Ichallalen Mustapha qui a fait un vrai réquisitoire sur la gestion de l’APC après que le maire eut annoncé sa destitution du poste de vice président. Ce transfuge du FFS vers le RND s’est interrogé sur «la goudronneuse de l’APC prêtée depuis des années à un entrepreneur alors que les routes et ruelles de la commune sont truffées de nids-de-poule qui ne sont pas réparées». Durant une heure d’intervention, il est revenu sur les raisons qui ont emmené sa mise à l’écart en signalant que les «mises en demeures» qu’il a adressées à «un entrepreneur défaillant, qui n’arrive pas à réaliser tous les projets» dont il a bénéficié au niveau de la commune de Seddouk en citant le cas de la salle de soins de Takaâts, «n’étaient pas du goût du maire qui les a bloqué». Beaucoup de révélations ont été faites par M. Ichallalen durant son réquisitoire. Un élu, chef de fil de la liste FLN, a reproché au maire les baraques en toile qui défigurent l’aspect architectural de la ville de Seddouk, édifiées sur des terrains octroyés par l’APC. «Au lieu de gâcher l’avenir de ces citoyens en les incitant à faire du commerce parallèle, le mieux c’est de leurs offrir du travail qui leurs garantirait un emploi stable, une insertion professionnelle sûre», a expliqué l’intervenant. A l’installation du conseil consultatif où le maire a appelé les notables et membres des associations qui désirent y figurer, le représentant de l’association Azar a décliné l’offre. «Vous ne cessez de nous rappeler les pratiques du parti unique alors que vous faites pire que lui. Je dirai même que vos pratiques vont à l’encontre des intérêts de la population», a déclaré le jeune intervenant. Un élu de l’opposition de la liste indépendante a apostrophé le maire sur la marginalisation de l’ONEC, de l’ONEM et de l’ONM dans le conseil de consultatif. «Pourtant, suivant la liste qui nous a été donnée ce matin, l’ONEC s’intéresse à la gestion de l’APC», a souligné l’intervenant. Si le maire a répondu que «ces organisations ont une mission de défendre les intérêts de leurs adhérents auprès de leur tutelle», un membre de l’exécutif est allé loin en déclarant que «si ces organisations de la famille révolutionnaire doivent figurer dans ce conseil consultatif, nous ferons figurer aussi les fils des Harkis». Une déclaration qui a soulevé l’ire du responsable de l’ONEM qui s’est levé pour interpeller le maire. «Cessez de gérer l’APC avec des clivages entre franges de la société. Les fils de chouhada, de moudjahidine et de harki n’ont pas choisi le destin fait par leurs parents et vous n’avez aucun droit de raviver les plaies d’une guerre noble. Je vous reproche aussi monsieur le maire votre refus de recevoir les moudjahidine membres de l’ONEM. Des artisans de l’indépendance du pays qui c’est grâce à eux si vous êtes aujourd’hui maire de Seddouk. Vous avez fait beaucoup de peine à des septuagénaires qui ouvrent droit d’être respectés et traités dignement pour leur qualité de Moudjahid», s’est époumoné l’intervenant qui ne décolère pas. Durant les débats, beaucoup d’interventions ont émané du public. La boucle a été bouclée par un patron d’une grande usine à Seddouk qui a interpellé le maire sur un terrain qu’il a demandé pour la création d’un centre de loisirs avec une piscine dont il doute que le dit terrain a été attribué pour un entrepreneur sans tenir compte de l’impact grandiose du projet qu’il a présenté.

L. Beddar

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