Tout comme dans de nombreuses communes semi-rurales de la wilaya, à Aïn Zaouïa, un grand engouement pour l’habitat rural est constaté chez les citoyens qui préfèrent ainsi construire leurs logements dans leurs villages.
Pour répondre à la forte demande, un quota supplémentaire de cent aides a été accordé à cette commune. Certes, c’est une bouffée d’oxygène pour les responsables locaux, mais tout de même ces derniers trouvent encore des problèmes à établir la liste des bénéficiaires. « Dernièrement, nous avons attribué cent trente aides. Avec le concours de tous, l’opération s’est déroulée dans de très bonnes conditions. Car, les critères sont strictement appliqués », nous confiera M. Ali Hassani, l’un des adjoints au maire. Et de poursuivre: « Nous avons trois cents vingt-cinq dossiers en instance à traiter. Avec cette centaine d’aides, il nous restera tout de même deux cents vingt cinq dossiers ». Notre interlocuteur trouve qu’il y a toujours un manque au vu des dossiers qui atterrissent quotidiennement sur son bureau. La commission sociale s’est, d’ores et déjà mise à l’œuvre afin de sélectionner les cent bénéficiaires. « Notre programme avance bien. Mais, sachant que certains terrains sont cadastrés, peu sont ceux qui voient leur démarche aboutir », soulignera un autre interlocuteur. Dans cette municipalité nous avons appris qu’un programme de logements est en cours de réalisation. Cela diminuera à coup sûr cette forte demande. « Ceux qui n’ont pas de terrain à bâtir ou encore de moyens financiers nécessaires pour construire leurs logements dans cette formule, recourent au logement social », ajoutera le deuxième interlocuteur. A l’heure qu’il est, ils sont plus de quatre cents demandeurs à avoir déjà bénéficié de ces aides, depuis le lancement de cette formule par le président de la République. « Nous ne cesserons de solliciter la wilaya pour d’autres quotas afin de satisfaire les demandes restantes, car il faut dire que c’est grâce à cette formule que la pression sur le logement social locatif a quelque fois diminué. Il nous faudra, donc, au moins deux cents autres prochainement d’autant plus que le programme réussit bien. Et puis, je vous dirai qu’avec ce programme d’aide à l’habitat rural, nous avons constaté la fixation des populations sur la terre de leurs ancêtres où nos concitoyens peuvent s’occuper en recourant à l’élevage ou encore à l’agriculture de montagne », répondra à son tour le maire. En clair, puisque c’est l’option la mieux adaptée, aux pouvoirs publics de la consolider.
…Et 100 autres pour Mechtras
La commune de Mechtras, dans la daïra de Boghni, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, vient de bénéficier d’un quota de 100 aides destinées à l’auto construction. Mais ce quota est jugé insignifiant pas les autorités locales car les demandes se chiffrent en plusieurs centaines. M. Chebala Omar, le vice président à l’APC que nous avons joint, regrettera : « Ce quota est plus un casse-tête qu’un soulagement. Au bureau de l’urbanisme, nous avons plus de 1500 dossiers. Comment faire pour répartir ce maigre quota. Dans les wilayas où le foncier est disponible, l’Etat distribue des logements qui coûtent chacun plus de 200 millions de centimes. Chez nous, même les aides de 70 millions de centimes viennent au compte-gouttes. C’est à se demander où est l’égalité entre les citoyens ! Sommes-nous réellement tous égaux en droits ? ». Rappelons que, dans la commune de Mechtras, la crise du logement est des plus aiguës. Des centaines de familles vivent dans des habitations précaires. 40 logements sociaux y sont en effet en voie de réalisation, mais là aussi la répartition sera des plus difficiles. Le nombre des demandeurs dépasse en effet très largement l’offre. Il est donc évident que la commune a besoin en urgence d’autres projets de logements sociaux et d’autres aides à l’habitat rural plus nombreuses et plus importantes. Les 70 millions ne suffisent en effet qu’à réaliser le gros œuvre.
Amar Ouramdane / Hocine T.