Les membres du Conseil de la nation ont entamé hier matin, à Alger, les débats autour du plan d’action du gouvernement présenté par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en séance plénière présidée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil.
Adopté jeudi dernier par les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), à la majorité écrasante, le plan d’action du gouvernement, inspiré du programme sur lequel a été réélu le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le 17 avril dernier, sera donc soumis pour débat aux sénateurs, jusqu’à mardi prochain. Dans son allocution, hier, devant les sénateurs, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué que ce plan d’action vise à « permettre à l’Algérie de rejoindre le rang des économies émergentes d’ici l’horizon 2019, en s’appuyant sur les secteurs stratégiques de l’énergie, de l’industrie, de l’agriculture et du tourisme ». Passant en revue les chiffres de l’économie algérienne, Sellal a évoqué l’amélioration notable des indicateurs socioéconomiques au cours des quinze dernières années, rappelant ainsi que « le PIB/habitant qui était de 1 800 dollars en 2000 a atteint 5 800 dollars à la fin de l’année 2013 », alors que les prévisions du plan d’action du gouvernement tablent sur une progression à 7 200 dollars à fin 2019. Le taux de croissance devrait également connaître une nette évolution à la hausse en passant de 3% à la fin de l’année 2013 à 7% en 2019, a-t-il encore ajouté. La même tendance à l’amélioration est observée concernant le taux de chômage qui a connu un net recul passant de 29% en 2000 à moins de 10% à la fin de l’année 2013. Concernant le secteur des hydrocarbures, le chef de l’Exécutif, tout en reconnaissant une légère baisse de la production au cours des deux dernières années, a néanmoins relevé que « l’entrée en production de nouveaux gisements allait permettre, à court terme, de relancer le niveau de la production ». A propos de la production d’électricité M. Sellal a indiqué que « les investissements consacrés à ce secteur allaient permettre de raccorder près de 2,2 millions de nouveaux abonnés ». S’agissant du secteur de l’agriculture, M. Sellal a indiqué que « le gouvernement ambitionne d’assurer à l’Algérie sa sécurité alimentaire, tout en allant à la conquête des marchés extérieurs à travers l’exportation de certains produits agricoles bénéficiant d’avantages comparatifs ». Pour réaliser cet objectif, « le gouvernement table, au cours des cinq prochaines années, sur un investissement dans près d’un million d’hectares en irrigué ».
«Nous tablons sur la réalisation de 2,2 millions de logements »
Par ailleurs, M. Sellal a indiqué que le plan d’action du gouvernement « table sur la réalisation de 2,2 millions de logement tous segments confondus ». Le Premier ministre a précisé que « près de 260.000 logements sont actuellement prêts à être distribués ». M. Sellal a annoncé devant les sénateurs, que la mesure portant augmentation de la superficie des terrains à bâtir dans trois wilayas du sud du pays sera prochainement étendue pour concerner dix wilayas et couvrir graduellement les Hauts-plateaux. « Le gouvernement a décidé depuis près d’une année et demi de faciliter la procédure d’attribution de lots de terrain à bâtir pour les auto-constructeurs dans 03 wilayas du sud du pays. Nous allons étendre cette décision au bénéfice de 10 wilayas, et elle touchera graduellement les Hauts plateaux », a indiqué M. Sellal sans pour autant préciser les wilayas concernées. Ces facilitations, explique-t-il, s’ajoutent à l’aide de l’Etat dans le cadre de l’habitat rural qui est fixée à un (1) million de dinars pour les wilayas de l’extrême sud contre 700.000 DA pour les régions du nord.
«Il est temps de moderniser l’école algérienne »
Abdelmalek Sellal s’est également longuement attardé sur le volet de l’Education nationale où il a affirmé que l’objectif tracé par le gouvernement dans le domaine de l’éducation consistait à « améliorer la performance de l’école algérienne à travers l’implication de tous les acteurs de la famille de l’éducation au dialogue et à la concertation. Il est temps de moderniser l’école algérienne, car le progrès n’est pas possible sans modernisation », a-t-il déclaré. M. Sellal a aussi insisté sur la nécessité de « poursuivre les efforts relatifs au développement humain pour garantir une prise en charge efficace des préoccupations des citoyens », soulignant « l’impératif d’organiser le système éducatif en le dotant des nouvelles technologies ». Il a ajouté en outre, que les efforts du gouvernement dans le domaine de l’enseignement supérieur visaient « à recentrer l’intérêt économique sur l’enseignement basé sur le savoir », notamment les nouvelles technologies. « L’Algérie peut s’enorgueillir de compter 1,3 million d’étudiants répartis à travers 92 universités », s’est félicité le Premier ministre, qui a indiqué qu’il « n’était pas juste » de parler d’un faible niveau universitaire. « Il est temps aussi que l’université s’ouvre sur son environnement, notamment sur les secteurs de l’industrie et de l’agriculture, et tout ce qui est de nature à contribuer au développement de l’économie nationale », a-t-il estimé. « Le meilleur serait de s’ouvrir sur les universités étrangères à travers le recours à des enseignants étrangers pour l’enseignement de spécialités précises, afin de hisser les universités algériennes au niveau des aspirations du peuple », a-t-il encore affirmé.
A.C