Le fonds d'appui aux éleveurs à la rescousse

Partager

Les habitants des zones rurales de la wilaya de Bouira montrent un engouement particulier pour l’activité apicole, particulièrement depuis la mobilisation du « Fonds spécial d’appui aux éleveurs et petits exploitants agricoles » (FSAEPEA) par le ministère de l’Agriculture. Ce fonds, piloté par la conservation des forêts, est destiné à compléter les actions de développement rural déjà menées dans le cadre des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). En effet, en plus du désenclavement par l’ouverture et l’aménagement de pistes, des plantations fruitières et des actions de lutte contre l’érosion (corrections torrentielles, reboisements), les ménages ruraux ont toujours exprimé le vœu de pouvoir bénéficier de micro-investissements à rendement assuré à brève échéance, afin d’obtenir des revenus à même d’améliorer leur conditions de vie. L’installation de ruches, à côté de l’élevage de poules pondeuses et de lapins, est l’une des activités qui répond le mieux à ce souci d’avoir des revenus rapides en attendant l’entrée en production des vergers arboricoles. À l’échelle de toutes les communes de la wilaya, les dossiers pour l’obtention de ruches sont en train d’être déposés. Bien entendu, pour un tel soutien, un apport minimal de la part des bénéficiaires est exigé. Les listes sont destinées à être validées par les comités techniques de daïra, puis approuvées par le comité technique de wilaya. Depuis que les programmes de développement rural ont commencé à être mobilisés en direction des zones enclavées des montagnes et de la steppe, la wilaya de Bouira a bénéficié de plusieurs milliers de modules de ruches. Une grande partie est déposée dans les vergers arboricoles. Certains ménages qui n’ont pas de terrain sollicitent les services de forêts pour leur accorder des parcelles en amodiation dans les massifs afin d’y déposer leurs ruches. Rien que dans le cadre du projet d’emploi rural, cofinancé par la banque mondiale et mis en œuvre entre 2005 et 2010, les foyers ruraux du sud de Bouira ont bénéficié de 7 200 ruches. Cependant, peu d’apiculteurs ont pu fructifier l’investissement public en raison de manque de tradition d’élevage apicole dans la région, et en raison aussi de l’absence quasi-totale de couvert forestier dans ces zones pré-steppiques, ce qui réduit considérablement l’assiette mellifère et compromet la vie des abeilles. En effet, des dizaines de ruches se sont vidées de leur contenu au bout d’une année ou deux. Dans la région nord de la wilaya, ceux qui ont pu obtenir des ruches dans le cadre du FNDIA ou qui les ont achetées sur leur fonds propre, ont vu une grande partie de leur cheptel emportée par les incendies de l’été 2012, lorsque les massifs forestiers et les oliveraies brûlaient de l’ouest jusqu’à l’est du pays. Au cours de ces deux dernières années, le prix du kilogramme de miel a connu une envolée historique, atteignant les 5 000 ou 6 000 dinars. La reconstitution des ruchers n’est pas une entreprise aisée pour des foyers ruraux qui n’ont ni propriétés ni capitaux. C’est pourquoi, le nouveau programme, financé par le fonds spécial d’appui aux éleveurs et petits exploitants agricoles, est venu à point nommé pour relancer l’activité apicole dans la wilaya.

N. M. Taous

Partager