Un véritable casse-tête chinois

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L’attribution des logements sociaux, réceptionnés, doit se faire avant l’été. C’est, semble-t-il, l’instruction donnée par les pouvoirs publics aux chefs de daïra. Mais ceci ne doit, en aucun cas, pousser à la précipitation ou à la confection de listes contestables. Le retard enregistré dans la wilaya de Béjaïa en matière de réalisation de logements, notamment sociaux, a engendré l’accumulation, au fil des ans, des dossiers de demandes. La ville de Béjaïa enregistre, à elle seule, plusieurs milliers de demandeurs. Il est néanmoins important de souligner que le besoin réel est moindre. Mais, même si la loi stipule que les postulants doivent justifier d’une résidence d’au moins cinq années dans la commune de résidence concernée, il n’en demeure pas moins que dans certaines communes, ce critère n’est pas respecté. En effet, sur la base d’une simple déclaration sur l’honneur, la personne qui justifierait de plus d’un  semestre de résidence ouvre droit à un certificat de résidence à verser au dossier de demande d’un logement social. Les élus locaux font, très souvent, semblant de ne pas remarquer cette entorse à la loi et les présidents de commissions de daïra approuvent. Entre temps, toutes les listes affichées sont contestées et souvent sur la base d’arguments fondés. Un autre critère pénalise une certaine catégorie de demandeurs. Il s’agit du revenu mensuel du ménage qui ne doit pas excéder les 24 000 dinars. Pourtant, il y a des demandeurs qui ont un revenu supérieur mais ne pouvant prétendre à une autre forme d’acquisition de logements telle que celle du logement social-participatif. La raison est l’absence de ce dernier type de logements dans la commune de résidence ou l’insuffisance financière pour verser l’apport personnel. Que doivent donc faire ces demandeurs ? C’est ainsi que certains recourent à la falsification d’attestation de non activité du conjoint, pour contourner ce critère. Et là encore, les membres de la commission ne remarquent rien. Le problème du logement est très aigu en Algérie, plus particulièrement dans la wilaya de Béjaïa. En effet, la wilaya est très convoitée. Nombreux sont ceux qui veulent y avoir une résidence secondaire, en bord de mer. « Sans verser dans la xénophobie, la priorité doit être donnée aux enfants de la région. Nous craignons de voir des étrangers à la région s’accaparer les logements, alors que nous, nous sommes exclus pour une raison ou une autre », dira Saïd, un demandeur de logement à Béjaïa, dont le dossier a été déposé depuis plus de cinq ans. Il nous confiera, avec dépit, que son mariage ne cesse d’être retardé à cause de ce problème de logement. Il habite en effet avec ses parents et ses frères et sœurs dans un petit F3. Et c’est le cas de plusieurs postulants. L’Etat doit donc trouver une solution car le problème s’aggrave chaque jour un peu plus. 

A. G.

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