La fixation de la population rurale crée la divergence

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Le rééquilibrage du territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou, entre monde rural et urbain, devant permettre de fixer les populations et créer une dynamique sociale et économique, ont été les deux principes d’aménagement qui ont suscité la plus grande divergence lors de la présentation, hier, à l’APW, de la phase finale du plan d’aménagement du territoire de la wilaya (PAT).  Le plan en question, même s’il a eu l’adhésion quasi-unanime des présents à l’hémicycle Rabah Aïssat qui se comptaient parmi des techniciens en la matière, des directeurs de l’exécutif de wilaya et de certains maires des communes, il a été néanmoins, critiqué sur les aspects sociodémographiques tant ceux-ci ne tiennent pas compte des spécificités sociales, traditionnelles et historiques de la wilaya.  « Le projet visant la fixation de la population via le programme de l’Etat pour l’habitat rural n’a pas suffit à stagner les flux, car tout manque à côté des habitations. L’Etat a, en effet, bien pensé d’aider les ruraux à construire leur maison pour les fixer et freiner l’exode, mais a-t-il fait accompagner ce plan par des projets d’infrastructures de bases ? » a soulevé le directeur de la planification de la wilaya.  Ce dernier qui a, par ailleurs, exprimé son satisfecit pour le choix porté sur « le troisième scénario » présenté par le bureau d’étude, CNTC de Boumerdès, a émis des réserves quant à « la fiabilité des projections socioéconomiques » qui y sont projetées dans le PAT. Pour le représentant du bureau d’étude, le scénario retenu insiste sur la mise en place de dynamiques garantissant la structuration et le rééquilibrage du territoire tout en renforçant le positionnement régional et la compétitivité de la wilaya.  Quatre lignes directrices ont été ainsi, posées pour permettre la mise en application de ce plan. « Il s’agit du maintien de ressources naturelles pour garantir un développement durable », a expliqué le représentant du CNTC en citant les quatre lignes directrices qui sont « la durabilité des ressources et des bases naturelles de la vie, le rééquilibrage du territoire notamment entre monde rural et urbain et entre les différentes zones et communes du territoire de la wilaya, l’attractivité et la compétitivité des territoires et l’équité sociale et territoriale en offrant les mêmes chances de développement aux différentes communes par le biais de la dynamique locale. »  Pour ce faire, le plan en question suggère une nouvelle forme de gouvernance territoriale dont « l’objectif est de renverser les tendances négatives en s’appuyant sur une nouvelle répartition des programmes de développement socioéconomiques et infrastructurels engagés par l’Etat. »  Cette option de gouvernance devra ainsi favoriser les communes, jusque-là retardataires en matière de dotation de projets. Ainsi, sur les 67 communes que compte la wilaya de Tizi-Ouzou, 44 d’entre elles sont « fortement handicapées », alors que les autres sont « moyennement handicapées », selon l’étude en question.  Celle-ci s’est basée uniquement sur la disponibilité sur le territoire de ces communes, de quelques infrastructures de base liées à la santé (polyclinique), à l’éducation (lycée), à la jeunesse et sport (maison de jeunes, centres scientifiques), à la culture (centre culturel) et à la formation (centre de formation). C’est dés lors que le directeur du logement de la wilaya, Mustapha Banouh, suggère de travailler encore plus dans les projets visant le désenclavement via la réalisation des infrastructures de base que de chercher les moyens « futuristes » pour fixer la population rurale.  La population de la wilaya de Tizi-Ouzou qui devra passer, selon les projections de l’étude, de 1.156.758 habitants l’an prochain à 1.278.413 en 2030, sera toujours dominée par la démographie rurale qui passera de 607.242 en 2015 à 563.289 habitants en 2030. Les observations et recommandations de la réunion d’hier devront être apportées dans le document final que le CNTC devra présenter dans les semaines prochaines. 

M. A. T.

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