Les rappeurs et danseurs en parlent

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Ils sont dix-sept jeunes en compétition pour la première place dans le break dance et le rap. Cinq d’entre eux ont bien voulu répondre à nos questions. C’était, samedi dernier, au théâtre communal de Bouira, alors que d’un moment à l’autre le spectacle allait commencer.  

Noufel : «A force d’écouter et de répéter…»

Il a 22 ans, le rappeur constantinois, et il s’appelle Sebti  Noufel. Il est en deuxième année universitaire. Fan de Double Kanon, de MBS et de plusieurs autres rappeurs connus sur la scène rap nationale. Il dit s’inspirer d’eux et aspirer à les égaler un jour. Sa passion pour ce style de musique a commencé alors qu’il était encore enfant. En 2004, il intègre un groupe de rap, dans sa ville natale, puis, le cercle s’élargissant, il fait la connaissance d’autres, comme ceux de Tizi-Ouzou, puis Béjaïa… C’est ainsi qu’il est venu à Bouira, dans le cadre de ce festival. En 2012, il fait un album de 12 chansons sous le titre ‘’Branchez’’, dans le pur style hip hop. Mais celui-ci ne sortit jamais car Noufel n’a pas d’éditeur. Tous les jeunes rappeurs sont confrontés à cette situation. Les boites n’en veulent à aucun prix. La concurrence est rude. Et si on veut se faire un nom, il y a les fêtes et les soirées du Ramadhan. On peut solliciter les services de You Tube et y placer ses chansons. Noufel y a recouru. Comme il nous le dira, ça marche, après d’énormes difficultés : « A force d’écouter et de répéter, j’ai fini par connaître les ficelles tout seul, et voilà », nous confie-t-il. Quant aux thèmes de ses chansons, ce sont tous les problèmes de la jeunesse, confrontée au mal de vivre. Il a déjà cinq clips. Nous lui avons demandé s’il comptait chanter dans d’autres langues que l’arabe. Il nous répondit que ce n’était pas à l’ordre du jour.

Dahmouche : «Danser est ma passion…» 

Le public le connaît sous ce pseudonyme, mais il s’appelle Bensbaa Mouâtazbillah. Il a vingt-neuf ans et il travaille. Le break dance est sa passion. Il chante aussi, mais son plus grand plaisir c’est la danse qu’il pratique comme un véritable athlète. Il nous dira sa déception de ne voir aucune aide lui être accordée dans sa quête de perfection. Son désarroi l’a d’ailleurs poussé à abandonner sa passion pendant quatre années. Heureusement, certains de ses amis rappeurs font appel à lui pour leurs clips. C’est d’ailleurs pour aller danser sur la musique et les paroles de Samy D qu’il prit congé de nous.

Samy D : «Quand le rap vous prend !»

Son vrai nom c’est Azzizi. Il a vingt-deux ans. Il nous dit avoir abandonné ses études pour plein de raisons. Le rap n’en faisait apparemment pas partie. Mais il s’y adonne corps et âme. Car, nous dira-t-il, « quand le rap vous prend, c’est pour toute la vie ». Le jeune rappeur bouiri a fait la tournée de plusieurs villes du pays : Alger,  Annaba, Djelfa, Laghouat… Sa thématique a sa source dans le printemps arabe qui a, dit-il, viré au cauchemar…

Farès : «J’ai ça dansle sang !»

Il s’appelle Adjout Farès, un algérois de 20 ans, à peine. D’emblée, il nous dira : « J’ai ça dans le sang ». Par « ça », on l’a compris, notre jeune interlocuteur parle du break dance, dont il fait sa raison d’être. Cela l’a pris en 2008, dans son quartier. Et depuis, cela ne l’a plus lâché. Il enchaîne les soirées et les tournages de clips avec les rappeurs de sa connaissance. Il nous dira sa fierté de participer à des galas organisés au profit des personnes âgées. Il vit son rêve, chaque jour, depuis donc six ans. « Que voulez-vous, j’ai ça dans le sang ». C’est encore en ces mots qu’il prendra congé de nous pour se précipiter sur la scène et donner la ‘’réplique ‘’ à son nouvel ami Dahmouche.

Fayçal : «Enfant déjà je chantais et je dansais»

Il s’appelle Azzi Fayçal et il a 19 ans et fait partie du jury du festival. La danse s’est emparée de son cœur et de son corps très tôt. « Enfant déjà je chantais et je dansais », nous confiera-t-il. Depuis quelques temps, il a ajouté une autre corde à son arc : le basketball. Mais la danse, c’est aussi un sport, et Faycel ne croit pas avoir dévié d’un pas du chemin qu’il s’est tracé. Il y a également le bac qu’il passe cette année.              

Aziz Bey

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