Le 5ème album « Ghas ruh » du chanteur kabyle, Said Yefnaine, est dans les bacs des disquaires depuis le 2 juin 2014. L’album, dont la réalisation a pris plus d’une année de travail de studio, se compose de six belles chansons à écouter. Les cinq premières, qui sont chantées sur des aires de fêtes, engagent surtout les jeunes à se trémousser. En revanche, la sixième chanson intitulée « Mara d-tkcmed deg ddehn-iw » est un duo très doux où les voix suaves et mielleuses des interprètes épousent parfaitement les fluctuations d’une musique qui sort d’un violon comme un sentiment trop longtemps encellulé qui s’épanche d’un corps pour enfin retrouver l’air libre. L’histoire à vous faire frémir d’émotion est celle de deux être qui, après s’être passionnément aimés dans leur adolescence et s’être promis une union pour la vie, se séparent contre leur gré. Le destin en a décidé ainsi, dit la chanson qui promet aussi de les réunir dans l’au-delà. Après le divorce d’avec un homme que ses parents lui ont imposé elle épouse un deuxième dont elle deviendra, à un âge avancé veuve à Paris. Lui aussi, devenu septuagénaire, il perd sa femme qui l’a emmenée dans la capitale française dans le cadre du regroupement familial. Et là alors qu’ils ont les cheveux blancs et la peau toute ridée, le hasard fait rencontrer à nouveau leurs cœurs encore tendres. Quant à la chanson phare de l’album « Ghas Ruh », elle traite de la trahison dans le couple et de la douleur qui s’en suit en pareille circonstance. La deuxième chanson « gher Rebbi ttannigh » (je demande de l’aide à Dieu) est une chanson à l’espoir dans la vie. La troisième chanson «mm teayunin» (celle qui a les beaux yeux) traite de la considération de la personnalité humaine, le quatrième titre « a tin a tin » chanson interprétée sur un rythme marocain, traite des envieux des couples heureux, alors que la cinquième chanson a trait au folklore ancien, en usage lors de la célébration des mariages traditionnels en Kabylie.
B. Mouhoub