La campagne moisson-battage bat son plein

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Plus de peur que de mal chez les producteurs de céréales de la vallée de la Soummam, dans la wilaya de Béjaïa, où le spectre de la sécheresse a plané durant des mois suite à une insuffisance hydrique durant le printemps. Mais à la récolte, il s’est avéré que les rendements étaient légèrement affectés, selon un représentant de l’association des producteurs de céréales de la wilaya. « En haute vallée de la Soummam, les cultures céréalières se pratiquaient généralement dans les plaines situées aux abords des deux rives de l’oued Soummam. Cette année, les céréales se développaient normalement durant toute la période hivernale et jusqu’au mois de mars, où des pluies tombaient régulièrement offrant les conditions hydriques requises. Mais les mois d’avril et mai ont été marqués par une insuffisance hydrique drastique ce qui a fait craindre le pire aux fellahs avec les pics de chaleur qui ont eu lieu durant cette période ponctuée par une vague de sirocco qui a soufflé durant quelques jours échaudant légèrement les épis. 

Finalement, le sourire est revenu chez les producteurs suite aux rendements satisfaisants réalisés par les premiers qui ont engrangé leurs récoltes. La campagne de moisson-battage bat son plein en ce moment », a expliqué notre interlocuteur. Et d’ajouter : « En ce qui me conserve, j’ai emblavé cinq hectares de blé qui m’ont donné 80 quintaux, soit un rendement de 16 quintaux l’hectare. C’est un rendement moyen par rapport aux prévisions faites par la direction des services agricoles de la wilaya qui a tablé sur 20 quintaux l’hectare. Mais à vrai dire, sur le plan pécuniaire, j’ai atteint l’objectif puisque le manque à gagner a été compensé par la paille où le prix de la botte a presque doublé cette année par rapport aux années précédentes, atteignant les 350 DA la botte. Autres satisfaction, au niveau de l’office algérien interprofessionnel des céréales, même si le grain est fétiche à cause des mauvaises conditions climatiques, cet organisme achète la production à raison de 4500 DA le quintal. » Notre interlocuteur, continuant dans le même ordre d’idées, a parlé aussi des raisons qui ont fait que la campagne a démarré précocement et pourquoi certains fellahs ont choisi de faire appel à une moissonneuse batteuse de M’sila. « La campagne de moisson-battage a démarré prématurément cette année pour deux raisons : La première, l’épi a mûri et devenu jaune précocement, ce qui attestait qu’il est prêt à la moisson. La deuxième raison c’est que les fellahs voulaient engranger les récoltes avant l’arrivée du mois de Ramadhan. Pour ce qui est du choix de la machine, qui fait généralement trois heures l’hectare à raison de 3 000 dinars l’heure, on a préféré une machine venue de M’sila plus performante qui fait entre deux heures à deux heures et demi l’hectare », a renchérit ce responsable qui a souligné aussi que le prix de la botte de paille a pris de l’envol suite aux rendements très faibles des fourrages. «  Les éleveurs payent cash en ce moment les augmentations des prix des fourrages et de la paille. Il suffit pour cela de faire une virée à un marché de bétail pour constater que les prix ont chuté aussi bien pour les bovins que les ovins », a fait savoir notre interlocuteur qui a résumé en grosso modo, la chronique d’une campagne céréalière que les fellahs ont cru mauvaise mais qui au final est bonne.                

L. Beddar

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