Le secrétaire général de l’Organisation Nationale des Moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, a proposé samedi à Alger, dans le cadre des consultations autour du projet de révision constitutionnelle, l’intégration, dans la mère des lois, du régime semi-présidentiel pour une meilleure efficacité des actions des institutions constitutionnelles. En effet, « l’ONM a émis des propositions pour enrichir le projet de révision de la Constitution par la mise en place d’un régime semi-présidentiel », a indiqué M. Abadou, dans une déclaration à la presse, à l’issue de son entrevue avec le ministre d’Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, chargé de mener les consultations sur le projet de révision constitutionnelle. Le choix du régime semi-présidentiel est motivé par le fait qu' »il garantit l’efficacité des actions des institutions constitutionnelles », a-t-il ajouté. Le principe de séparation entre les trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) a été également évoqué. Pour M. Abadou, il faut que le pouvoir exécutif soit responsable devant le Parlement dont les prérogatives doivent être élargies au contrôle du gouvernement. Il faut aussi donner plus de prérogatives au pouvoir législatif, pour une meilleure représentation du peuple, et au pouvoir judiciaire une autonomie financière et dans l’élection de ses responsables, a-t-il souligné. Le professeur en droit public de l’université de Sétif, El Kheir Guechi, a suggéré samedi, de constitutionaliser l’instance nationale de lutte contre la corruption. Il a affirmé avoir suggéré « la création de nombres d’instances consultatives touchant aux droits de l’homme et à la lutte contre la corruption ». Il a, en outre, proposé la constitutionnalisation du Conseil national économique et social et d’un Conseil national sur la protection de l’environnement. Par ailleurs, M. Guechi a aussi plaidé en faveur de la constitutionnalisation du droit à un meilleur environnement, à une eau pure et à une alimentation saine ainsi que la préservation de la nature et le développement durable. La liberté académique, la liberté de la recherche scientifique et le droit à la culture ont été également proposés pour figurer dans la nouvelle constitution, a soutenu l’universitaire. Le spécialiste en droit a également indiqué avoir présenté lors de sa rencontre avec M. Ouyahia, plusieurs autres propositions concernant la révision de la Constitution et d’autres sur des articles qui n’existent pas dans la présente mouture du projet de la Constitution. Comme il a rappelé avoir proposé que le président de la République désigne un Premier ministre issu de la majorité parlementaire. « Le Premier ministre doit avoir pour mission d’élaborer souverainement son plan de travail dans le cadre du programme du président de la République », a-t-il dit, proposant un maximum de deux mandats présidentiels. Il a plaidé également pour une autonomie réelle du pouvoir judiciaire ainsi que pour le changement de l’appellation du Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, qui reflète, selon lui, davantage l’Etat de droit. M. Guechi a, de plus, évoqué l’élargissement du rôle du Parlement dans le domaine des Affaires étrangères à l’examen par les députés des accords internationaux avant leur validation.
S.A.H.