Les Syriens envahissent la RN12

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Le phénomène des réfugiés syriens qui investissent les lieux publics à Tizi-Ouzou a tendance à prendre de plus en plus d’ampleur. 

Après les placettes et les jardins du chef-lieu de la wilaya, qu’ils avaient investis pour faire la manche, des familles entières se ruent sur les routes à grande circulation, à la périphérie de la ville. C’est le cas sur la RN12, à Taboukert, où de plus en plus de Syriens quémandent quelques sous aux usagers. Depuis plusieurs mois, de nombreuses familles syriennes ont en effet choisi Tizi-Ouzou comme point de chute après avoir fui le chaos né de la guerre dans leur pays. Avec le temps, ces réfugiés ont fini par faire partie du décor de la ville, en quête quotidienne de la générosité des gens de la région. N’ayant aucune autre ressource, ils s’adonnent ainsi à la mendicité. Loin d’être insensibles aux conditions qui les ont poussés à tout quitter, pour tenter de survivre ailleurs, les citoyens de Tizi-Ouzou les aident du mieux qu’ils peuvent. Mais leur nombre ne cesse d’augmenter. Et leur présence ne se limite plus au chef-lieu de la wilaya. Ces malheureux réfugiés partent à l’assaut d’autres endroits encore plus fréquentés. En effet, et depuis quelques temps, c’est la RN12 qu’un très grand nombre d’entre eux a investie. Du matin au soir, ils sont là à faire la manche. Plus exactement à Taboukert, dans la localité de Tizi Rached, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya. Des familles entières prennent d’assaut la route pour tenter d’extirper quelques sous aux automobilistes. En contrepartie, ils proposent des paquets de mouchoirs en papier qu’ils tentent de leur vendre. Une « marchandise » dont l’origine est inconnue. Mais qu’importe, puisque la majorité des usagers de la route leur donnent de l’argent sans pour autant prendre ce qui leur est proposé. Le spectacle que ces damnés de la terre offrent est des plus déplorables. A Taboukert, et à chaque encombrement, une jeune femme aux yeux bleus, dans un fauteuil roulant, poussé par un homme, occupe le milieu de la chaussée. Parfois, elle tient dans ses bras le plus jeune des enfants qui les accompagnent. Les autres jouent sur le bas-côté de la route. Pour eux l’école n’est plus qu’un lointain souvenir. Un peu plus loin, c’est un autre couple, avec une poussette, qui passe entre les véhicules. Bravant le danger et la chaleur suffocante, ils réclament un peu d’argent ou proposent aux usagers lesdits mouchoirs. « Une famille pauvre de Syrie demande de l’aide », telle est la phrase que l’on peut lire sur une feuille de papier collée à la poussette du bébé. Et ces scènes se répètent sur tout le tronçon allant de Taboukert au pont de Tamda. Les week-ends, ils sont encore plus nombreux. Ils guettant les citoyens qui se rendent au marché hebdomadaire de Taboukert. Ils sont là dès le matin et ne repartent que tard le soir. Ils vont où ? Certaines informations disent qu’ils logeraient dans des chambres d’hôtels au chef-lieu de Tizi-Ouzou. D’autres disent que des citoyens leur cèderaient un toit même précaire contre de modiques sommes d’argent. Et il n’y a pas que le chef-lieu de la wilaya qui est touché. A l’entrée de Draâ Ben Khedda, plusieurs familles, avec des enfants en bas âge, subsistent de la même manière. Comment rester insensible face à cette situation ? Les citoyens les aident comme ils peuvent. Mais il n’en demeure pas moins que c’est une situation qui incommode. L’intervention des autorités est indispensable, notamment à la veille du mois sacré du Ramadhan. L’on pourrait par exemple accueillir ces réfugiés dans des centres spécifiques. Les laisser ainsi, livrés à eux-mêmes, errant dans les rues, peut ouvrir les portes à de dangereux fléaux, à commencer par l’exploitation en tous genres des enfants, le travail en noir et autres pratiques dissimulées.

Tassadit. Ch.

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