Le rêve que tout un pays caressait depuis la première participation algérienne à la Coupe du monde, en 1982, s’est enfin concrétisé avant-hier, grâce aux camarades de Slimani, qui ont offert à l’Algérie une qualification historique aux huitièmes de finale.
Il aura donc fallu attendre trente deux longues années pour voir enfin l’emblème algérien flotter parmi les seize meilleures nations de la planète football. Arracher le billet pour le deuxième tour, dans un tournoi aussi relevé n’est pas une simple sinécure. En effet, voir des géants de la balle ronde, tels que l’Espagne, tenant du titre, l’Italie, triple vainqueur du trophée, mais aussi l’Angleterre, le Portugal et le Ghana, quitter le Mondial sur la pointe des pieds à l’issue du premier tour, fait que la qualification des Verts aux huitièmes de finale restera à jamais gravée dans la mémoire des 40 millions d’Algériens. Ces derniers qui ont envahi, hier, durant la toute la nuit, les rues des villages et villes des quatre coins du pays, mais aussi ceux qui ont manifesté leur joie à travers les plus grands villes et capitales du monde, n’oublieront pas de sitôt l’exploit réalisé par cette jeune sélection algérienne. « Il y a de meilleures équipes que nous, mais cette équipe a gagné beaucoup de sympathie dans cette Coupe du monde », a expliqué le sélectionneur des Verts, Halilhodzic, qui a assuré avoir reçu des messages de soutien d’un peu partout. Une sorte de reconnaissance pour cet entraineur qui a réussi à faire taire les mauvaises langues qui n’ont cessé de lui chercher la petite bête avant même le coup d’envoi de la Coupe du monde. Aujourd’hui que le technicien bosnien a réussi à offrir à l’Algérie ce qu’aucun autre coach avant lui n’a pu faire, il est fort à parier que le nom de Vahid sera retenu à jamais dans la mémoire sportive nationale. Et comme l’a si bien mentionné la FIFA sur son site, quelle que soit l’issue de ce premier huitième de l’histoire de l’Algérie, les hommes de Vahid Halilhodzic ont déjà réussi leur tournoi. Ils sont parvenus, ajoute l’instance de Blatter, à effacer le traumatisme de l’élimination au Mondial 1982, lorsque l’Algérie avait été victime du fameux « match de la honte » entre l’Allemagne et l’Autriche. Ces deux sélections avaient livré un non-match (1-0) dont le résultat les qualifiait toutes les deux. « Ici au Brésil, les gens apprécient notre comportement », s’est félicité Coach Vahid à l’issue de la rencontre d’avant-hier face aux Russes. « Contre l’Allemagne, on sera la petite équipe contre la grande, et les supporteurs brésiliens vont être de notre côté. On va tout faire pour ne pas les décevoir », ajoute-t-il. En attendant le rendez-vous de lundi soir face aux Allemands, les camarades de Rafik Halliche auront encore deux jours devant eux pour se préparer comme il se doit. Un rendez-vous que le buteur Slimani veut encore marquer de son empreinte, comme l’ont fait, un certain 16 juin 1982, ses illustres compatriotes, lorsque les Verts avaient mis à genoux la Mannschaft (2-1). « On a tous entendu parler de la victoire de 1982 contre l’Allemagne, avec des joueurs comme Madjer, Assad ou Belloumi. On veut suivre leurs traces. S’ils ont pu le faire une fois, pourquoi ne pas rêver à faire la même chose à notre tour ? », confiait celui qui a marqué le but de la qualification, avant-hier, contre la Russie. Rendez-vous lundi prochain à 21h00.
A. C.

