Aokas est devenue, l’espace d’une nuit, la capitale de l’Est béjaoui. Ils étaient venus de partout. De Melbou, Souk El Tenine, Tizi N’Berber et Tichy, des cortèges de véhicules sillonnaient les artères. Au son strident des klaxons, se sont mêlés les youyous des femmes qui fusaient des balcons de toutes les maisons. C’est la liesse populaire après le coup de sifflet final de l’arbitre de la rencontre ayant opposé avant-hier soir, notre équipe nationale de football à celle de la Russie. Ce qui était un rêve est devenu une réalité. L’Algérie vient, enfin, de passer au deuxième tour de la phase finale d’une Coupe du monde de football. Dans la matinée de cette fameuse journée, toutes les discussions tournaient autour du match contre la Russie. Les pronostics étaient partagés, entre les inconditionnels fans qui tablaient sur la victoire et les moins survoltés qui espéraient un nul, vu le prestige de l’équipe russe et de son entraîneur Capello. Un nul synonyme toutefois de qualification au même titre que la victoire. Après cette qualification, place est donnée aux pronostics quant au match face à l’Allemagne qui sera notre adversaire des 1/8es de finale. « Maintenant que nous avons battu l’équipe de Capello, je suis convaincu que ni l’Allemagne, ni la France ni le Nigéria ne nous arrêteront. Nous allons arriver aux demies-finales », dira, le plus sereinement du monde, Laïd, un amateur de sport. Son ami Azzedine, un fanatique de l’équipe nationale et du MOB, sera encore plus catégorique. « Dieu est avec nous et la Coupe du monde sera algérienne, cette fois-ci », dira-t-il avec conviction. Il faut reconnaitre que le bon parcours de l’équipe nationale en cette Coupe du monde a fait oublier leurs soucis quotidiens aux Algériens.
A. Gana