La défaite est certes amère, les regrets sont là mais une chose est certaine, les algériens peuvent être fiers de leur équipe nationale.
Des Verts qui ont donné du fil à retordre à la grande Mannschaft. Les Bastian Schweinsteiger, Philipp Lahm et autres Mario Götze ont tremblé face l’Algérie. Une Algérie conquérante, décomplexée et courageuse. Au bout des 120 minutes de la partie, la bande à Halilhodzic s’est transcendée et surpassée pour nous offrir une rencontre qui restera sans doute dans les annales du football national. Les 40 millions d’algériens, qui étaient scotchés devant leurs écrans, ont admiré un jeu séduisant, palpitant et engagé. Des joueurs aux allures de gladiateurs, qui ne lâchaient rien sur le terrain et tenaient la dragée haute à des allemands qui ne s’attendaient guère à se retrouver face à des Fennecs « enragés » et mordant le ballon. Preuve de cette rage de vaincre, nos Guerriers du désert, à l’image des Rafik Halliche, Sofiane Feghouli et Saphir Taïder, pour ne citer que ceux-là ont tout donné absolument tout! À tel point qu’ils étaient « carbonisés » vers la fin de la rencontre. C’est cette équipe d’Algérie là qui nous rend heureux. Voir onze « lions » sur le terrain, prêts à mourir pour les couleurs nationales, mouiller le maillot, au sens propre comme au figuré nous rend fiers. D’ailleurs, c’est l’avis de certains commentateurs et consultants ainsi que de grands noms du football mondial, à l’instar du manager d’Arsenal, Arsene Wenger, qui a déclaré sur le plateau d’une chaîne de télévision que » cette équipe algérienne a fait dérailler la machine allemande! ». La grande star de l’AS Saint-Étienne durant les années 70, Jean-Michel Larqué s’est dit » stupéfait » par le talent et la hargne des Fennecs. Nos joueurs ont, il faut bien leur concéder cela, décidé coûte que coûte d’honorer le pays qu’ils représentent et tourner définitivement la page de la glorieuse équipe de 82. Sur ce plan, et malgré la fait que la victoire leur a échappé sans doute par manque d’expérience, on peut aisément estimer qu’ils ont gagné leur pari et, largement même ! Il est fort à parier que les générations futures auront comme repères, non plus les Merezkane, Belloumi et Madjer, mais plutôt les Halliche, Slimani et Feghouli. Cette génération dorée, talentueuse et volontaire, ne manquera pas d’impressionner et d’épater tout le monde dans un futur proche. Pour revenir au match d’avant-hier et pour clouer le bec une fois pour toute à ceux qui disaient que ces joueurs sont » importés » et qui n’ont aucune notion d’appartenance à l’Algérie, il n’y avait qu’a voir Feghouli pleurer à chaude larmes après l’élimination. Il n’y avait qu’à regarder des joueurs comme Mehdi Mustafa ou bien Rais Mbolhi, abattus sur le terrain, le regard hagard, frustrés d’avoir » déçus ». Est-ce, là la réaction de joueurs « importés » ou pire, comme certaines mauvaises langues les ont surnommés, des « mercenaires » ? Grand Dieu que non! Ce sont là des réactions d’hommes amoureux de leur patrie, fiers de leurs couleurs et qui avaient l’ambition de rendre tout un peuple heureux. Et bien qu’ils le sachent, ils ont parfaitement et entièrement remplis leur tâche et même au delà de nos espérances. L’aventure brésilienne s’est achevée, mais ce n’est que le commencement d’une nouvelle épopée pour ces Verts. Car, de l’avis de tous, on a perdu un match, mais on a gagné une équipe, une grande équipe ! Le 12 juin dernier, tout le monde s’attendait au traditionnel » trois petits matchs puis s’en vont ». Au lendemain de la défaite face à la Belgique, une certaine presse titrait déjà » faites vos valises! ». Mais aujourd’hui, le peuple algérien, les médias et tout le monde est unanime à dire : Bravo les gars! L’Algérie est fière de vous.
Ramdane B.