Déficit du transport public

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La commune de Chemini, communément appelée «azru n cemini» par la population locale, est située à une soixantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa et culmine les hauteurs du mont de l’Akfadou, dont la majeure partie des bourgs est perchée à plus de 800 mètres d’altitude. Chemini tend ses tentacules sur un vaste territoire étendu. Elle est circonscrite à l’est par la commune de Souk Oufella, l’Akfadou au nord, Ouzellaguen au sud et la commune de Bouzguène, relevant de la wilaya de Tizi-Ouzou, à l’ouest.

Au demeurant, cette localité n’est desservie que par une seule ligne via la ville de Sidi Aïch, sur un trajet de plus de 15 kms. Toutefois, d’autres routes existent sans que celles-ci ne soient dotées d’une ligne de transport. Sachant que le réseau routier est la pierre angulaire du développement, sans compter les retombées économiques que cela puisse drainer. Cependant, la seule ligne existante reliant Chemini à Sidi Aïch, en passant par Tibane et El Flaye, souffre d’un déficit criant de transporteurs, notamment les jours du marché hebdomadaire, ayant lieu chaque mercredi, jour d’affluence des habitants des communes limitrophes venus faire leurs emplettes. Dépassant largement la barre des 50 autobus, les usagers souffrent le martyre pour s’y frayer une place chaque mercredi. «Cela fait plus de 10 minutes que j’attends l’arrivée d’un minibus, en vain. Et dès son arrivée, les usagers s’attroupent illico presto pour être le premier à avoir une place», affirme un usager rencontré à la place réservée au stationnement des autobus desservant Chemini. Sinon, pour le reste de la semaine, nul besoin de se faire du tintouin, car les bus se remplissent en quelques minutes. «On aurait aimé rallier notre localité par d’autres lignes de transport sans être obligé d’emprunter la ligne existante», s’interroge un habitant du village Zountar, sis en contrebas de la commune de Souk Oufella. Et d’ajouter : «Ça serait plus judicieux que je rejoigne mon village en passant par Takrietz, et ce, par gain de temps et d’argent. À quoi servirait de faire le détour par El Flaye-Tibane et Souk Oufella». Les moult interrogations que se posent certains habitants quant à la non ouverture d’autres lignes pourront desservir ladite localité sont plus que légitimes. De facto, la situation géographique de Chemini lui confère des atouts à plus d’un titre, et si le désenclavement s’opère d’une manière intelligente, toute la région pourra aspirer à un avenir meilleur.

Bachir Djaider

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