La commune de Bouhamza compte 600 foyers non électrifiés. Ce chiffre aussi hallucinant qu’invraisemblable reflète néanmoins une triste et amère réalité.
De s’être monté le bourrichon, bien des citoyens ont fini par se résoudre aux solutions de fortune : une ligne provisoire, bricolée à partir de la maison d’un généreux donateur. À leur corps défendant, témoigne-t-on, d’autres ont (re) découvert les vertus de la chandelle, comme au temps jadis.Documents à l’appui, les responsables de l’APC nous confient avoir élaboré une dizaine de plans de masse et de situations de l’ensemble des quartiers non raccordés au réseau. «Le travail a été accompli par un bureau d’étude, pris en charge sur les ressource de l’APC, avec la contribution des citoyens concernés. Le dossier a été transmis aux services de la Sonelgaz, auprès desquels nous avons sollicité l’établissement du devis et une étude du projet. Hélas, l’attente dure depuis une année et nous n’avons encore aucun retour d’écho», dira, sur une pointe de déception, un élu à l’APC de Bouhamza. D’après les responsables de la municipalité presque tous les villages et localités de la circonscription comptent des quartiers non électrifiés. Un besoin d’extension sans précédent, découlant directement du programme de l’habitat rural soutenu par le Fonal. «Le doute et le scepticisme commencent à gagner les esprits. À force d’attendre vainement, sans rien voir venir, les gens se sentent abandonnés par les pouvoirs publics et tentent de se prendre en charge par des moyens dérisoires», souligne un citoyen résident au quartier Tizi N’teghzert, dans le village Mahfouda. Un autre habitant de la localité Amadagh, non loin du chef-lieu communal, soutient avoir recouru à un branchement de fortune pour s’éclairer et faire fonctionner les appareils domestiques. «C’est bien beau d’aider les gens à construire leurs logis, mais encore faut-il les accompagner jusqu’au bout, en leur assurant au moins l’eau et l’électricité», lâche-t-il, désenchanté.
N. Maouche