Les deux restaurants «El-Iftar», ouverts dans la ville d’Aïn Bessem, ont drainé beaucoup de monde en ces premiers jours du mois de Ramadhan.
C’est ce que nous avons constaté lors d’une virée sur les lieux. En effet, des citoyens de tous les âges y sont venus pour la rupture du jeûne. Au niveau du siège de la section locale du Croissant Rouge Algérien (CRA), au centre-ville d’Aïn Bessem, des dizaines de personnes se sont rassemblées une heure avant l’appel à la prière du Maghreb. À quelques minutes de l’appel à la prière, la salle à manger de la bâtisse s’est avérée trop exiguë pour contenir le nombre important de personnes. Elles sont, pour la majorité des travailleurs dans des chantiers de construction, des chômeurs, des cafetiers, des mendiants et des SDF des deux sexes et même des routiers venus de différentes régions du pays. «Vous savez, je préfère venir dans cette maison de solidarité que d’aller dans un restaurant payant pour débourser 120 DA pour la seule chorba. Et puis, je ne peux pas fréquenter les restaurants payants, car le salaire que je perçois me permet à peine de subvenir aux besoins de ma famille», nous a indiqué Hamid, un travailleur dans un chantier de construction. Ceux qui n’ont pas pu accéder à la salle se sont déplacés à l’autre restaurant, apparentant à un bienfaiteur de la région, qui se trouve à quelques 100 mètres. À leur surprise, même ce restaurant affiche complet. Entre temps, d’autres jeunes, qui sont venus seuls ou en groupe, dont les habits de certains renseignent sur leur statut, ont dû attendre la sortie des premiers pour y accéder. « Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Heureusement qu’il y a ces lieux de solidarité sinon je vous assure que je ne trouverai pas ou rompre le jeûne», nous déclare un jeune chômeur d’une vingtaine d’années. À l’intérieur, les serveurs, des bénévoles pour leur majorité portant des tabliers, sourire au visage, s’affairent à servir les jeûneurs. «Ça me fait plaisir d’être au service de ces couches vulnérables de la société et surtout en ce mois de bienfaisance», déclare un jeune serveur. Sur un autre plan, l’ambiance qui règne à Aïn Bessem, durant cette première semaine du mois sacré est loin d’être celle des grands jours. Elle est même pareille aux nuits des jours ordinaires où la morosité caractérisait presque tous les boulevards et les rues de cette ville. D’ailleurs, la majorité des propriétaires des magasins n’ont pas daigné lever les rideaux de leurs locaux. Il n’y a que les vendeurs de glace qui étaient au rendez-vous, en l’absence des grandes foules et d’animation des grands jours du mois de Ramadhan.
O.K.