«Personne ne nous attendait à ce niveau»

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Le désormais ex-sélectionneur des Verts, Vahid Halilhodzic, qui a défrayé, ces derniers jours, en Algérie, la chronique sportive mais aussi politique, sort enfin de son mutisme en s’exprimant, hier, dans les colonnes du journal français l’Equipe.

Pour la première fois depuis le retour des Fennecs au pays, Vahid Halilhodzic explique sa belle Coupe du monde à la tête des Verts qui ont failli éliminer la Manschaft en huitièmes de finale du mondial-2014 au Brésil. Revenant sur ce fameux match face aux Allemands, Vahid Halilhodzic ne semble pas encore digérer l’élimination de son équipe, au point de sécher la conférence de presse de fin de match, pourtant obligatoire selon les règlements de la FIFA. «C’était dur, très dur… On était même plus proche d’éliminer l’Allemagne que la France ne l’était (0-1). On est passé très, très près d’un truc immense, exceptionnel. On a eu beaucoup d’occasions, mais on ne les a pas converties. J’ai mis trois attaquants, j’ai même fini par en mettre un quatrième (Yacine Brahimi)», confie-t-il avant de se rendre à l’évidence.

«Au Brésil, on était devenus les chouchous du public»

«Ça s’est joué à rien du tout, mais ensuite en prolongation, je savais qu’on n’avait aucune chance de gagner physiquement contre eux», reconnaît-t-il. Pour Vahid Halilhodzic, le parcours réalisé par ses poulains en terre brésilienne le rend fier de son équipe qui a réussi, selon lui, à gagner l’estime du monde entier. «Au pays du football, on était devenus les chouchous du public. C’est énorme aussi. On a tellement travaillé pour ça… Personne ne nous attendait à ce niveau. Toutes les marques de gratitude qu’on a reçues du public, des gens au Brésil, c’est formidable. Ce fut donc un très grand succès et pas seulement à cause de cette qualification pour les huitièmes de finale : c’est la manière qui a plu. Le lendemain de l’élimination, je suis allé acheter des souvenirs et les gens n’ont pas arrêté de me solliciter pour me prendre des photos », confie le coach Vahid.

«Il n’y a pas beaucoup d’entraîneurs qui sont plus forts que Vahid»

Connu pour son caractère trempé et son égo parfois démesuré le sélectionneur des Verts au Mondial est allé jusqu’à affirmer qu’il est l’un des meilleurs entraineurs, notamment sur le plan tactique, parmi tous les coachs présents au rendez-vous brésilien. «Sur le plan tactique, il n’y a pas beaucoup d’entraîneurs qui sont plus forts que Vahid. On avait énormément travaillé sur ce plan et ce n’est pas passé loin. C’est pour ça que j’ai changé cinq joueurs contre l’Allemagne. On a d’ailleurs utilisé pratiquement tout le monde», se vante-t-il. Dans cette interview, la première du Bosnien depuis sa réception, mercredi soir, par le chef de l’Etat, à la présidence de la République, le coach Vahid, qui a refusé d’évoquer son avenir, malgré la demande publique du Président Abdelaziz Bouteflika à Mohamed Raouraoua de le maintenir à son poste, semble décidé plus que jamais à tourner la page des Verts, même s’il ne l’a pas exprimé explicitement.

«Trabzonspor ? J’en parlerai plus tard»

«Je ne veux pas parler de mon avenir immédiat. C’est vrai que j’ai eu beaucoup de propositions. J’en ai eu encore de grands clubs, ces deux derniers jours. Je veux d’abord prendre des vacances. Après, je pourrai dire ce que je vais faire», a répondu, hier, Vahid Halilhodzic à une question posée par le journaliste de l’Equipe à propos de son avenir, lui dont le contrat avec l’équipe algérienne s’est expiré à la fin de l’aventure des Fennecs au Mondial brésilien. Le coach Vahid a même éludé une question sur la possibilité de rejoindre le club turc Trabzonspor. «J’en parlerai plus tard», s’est-il contenté de répondre.

«Quand vous rendez un peuple heureux, ça n’a pas de prix»

Vahid Halilhodzic, devenu la star numéro un de toute l’Algérie, a beaucoup apprécié le grandiose accueil des supporters algériens de retour au pays. À Alger, il n’était pas sur le toit d’un bus, mais sur un nuage. «C’était indescriptible. Avoir vu tous ces gens heureux, être reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui m’a demandé de rester… C’est quelque chose que je n’oublierai jamais, c’est plus fort que tout. J’ai été profondément touché par la confiance du peuple. Sublime. Quand vous rendez un peuple heureux, ça n’a pas de prix. Ça vaut tout l’or du monde», confie celui qui a gagné l’estime de tout un peuple.

A.C.

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