La vallée de la Soummam face à la pollution galopante

Partager

Classée comme zone humide protégée par arrêté de wilaya du 06 mai 2013, après avoir été retenue, en 2011, dans la liste Ramstar, convention sur les zones humides, un traité international pour la conservation des zones humides, la vallée de la Soummam ne bénéficie, malheureusement, au jour d’aujourd’hui d’aucune protection contre la pollution qui va crescendo.

La zone, soi-disant, protégée et qui s’étend sur une superficie de 12 453 hectares, concerne vingt communes riveraines situées toutes dans le couloir Akbou-Béjaïa, où coule l’Oued Soummam qui se trouve également alimenté par deux autres rivières qui sont Oued Sahel et Oued Boussellam, deux affluents qui sont « protégés ». Cet écosystème où végètent des dizaines d’espèces animales, comme les batraciens, les poissons, les échassiers, les rapaces, les reptiles, etc., est plus que jamais menacé d’une catastrophe écologique due à la pollution en tout genre, qui a contaminé le sol, les eaux et le couvert végétal. Pas besoin d’être expert en écologie pour déduire que cette région est très mal-en-point. Cette dépression géologique qu’est la vallée, se trouve enserrée entre les contreforts du massif montagneux du Djurdjura sur le côté méridional et les appendices des chaînes montagneuses des Bibans et celles des Babors. La vallée est tapissée d’un couvert végétal luxuriant à mesure que l’on s’achemine vers le nord de la wilaya de Béjaïa. Pour revenir à l’arrêté de wilaya, celui-ci stipule en substance que « le rejet des eaux usées, des déchets ménagers et industriels sans traitements préalables est, désormais, interdit. » L’exploitation de ses ressources naturelles est, lit-on encore, « soumise à une autorisation des autorités compétentes (…) ». Malheureusement, force est de constater que toutes ces « interdictions et recommandations » sont « frappées » contre le mur et les rejets en tout genre continuent à être déversés en toute impunité. « Classer une zone comme étant protégée sans donner les moyens sur le terrain, est inutile ! » constate amèrement un amoureux de la nature. La vallée de la Soummam ressemble beaucoup plus, à s’y méprendre, à une méga décharge sauvage qui s’étale sur près de 100 kms qu’à une zone humide protégée. Les stations d’épuration des eaux usées brillent par leur absence. Des projets de réalisation de quelques-unes de ces stations, comme dans les localités de Tazmalt, Akbou et Sidi Aïch n’ont jamais vu le jour, en dépit des études techniques qui ont été faites ! Néanmoins, la vallée de la Soummam a besoin surtout de ces habitants plein de civisme, pour qui le jet d’une quantité de détritus, petite soit-elle dans ce cours d’eau, leurs donneraient des pincements au cœur.

Syphax Y.

Partager