Le commerce informel a la peau dure !

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Depuis le début du mois sacré du Ramadhan, plusieurs points de vente de différents produits ont vu le jour aux quatre coins de la ville d’Akbou. En effet, les marchands ambulants notamment ceux de fruits et légumes ont investi d’une façon hallucinante les abords de la RN 26, proposant leurs marchandises aux automobilistes. Aucune ruelle, même dans l’ancienne ville du Piton, n’est épargnée. Elles sont toutes squattées par des jeunes qui y étalent leurs marchandises à même les trottoirs. Des dattes, des légumes saisonniers, en passant par les épices, sont exposés aux quatre vents. « C’est juste une occupation durant ces vacances. Je gagne ainsi mon argent de poche. Sinon je ne me donnerais pas tant de peine sous cette chaleur caniculaire », nous dira un jeune marchand ambulant d’épices, étudiant de son état. Face à la soudaine réapparition  de cette activité illégale et informelle, les pouvoirs publics ne jugent, à priori, pas utile d’intervenir pour remettre les choses à leur place.   En outre, et comme on peut le constater à loisir, ces activités commerciales ambulantes n’ont même pas à répondre aux exigences de sécurité et de salubrité. Elles sont pourtant sources d’énormément de nuisances et de préjudices à l’environnement urbain. Elles représentent en plus une concurrence déloyale aux activités commerciales légales. Mais ce commerce opportuniste connait un franc succès auprès des citoyens qui y trouvent leurs comptes. Et ses pratiquants sont contents de sa rentabilité. En effet, il est aisé de constater l’afflux considérable des clients devant les étals. Des tomates, de la pomme de terre, des oignons, et beaucoup d’autres produits sont proposés à des prix défiant toute concurrence. Ils sont en effet beaucoup moins chers que dans les magasins. Sur le tronçon menant de L’Aziv N’Cheikh au village colonel Amirouche, Bouzaroual, Ath Laadj, Dess, Ath Lahdhir et à Halouane, ils sont légion, sur la RN26, à appâter « la clientèle automobiliste ». Des cagettes de marchandises sont exposées à même le goudron. Sans prix affichés, ni contrôle, ni hygiène, les différents produits proposés à la vente constituent un véritable danger pour la santé publique. Pourtant, en vertu d’un décret exécutif publié dans le journal officiel N°21 promulgué l’année dernière,  les commerçants exerçant des activités commerciales non sédentaires (ou commerce ambulant) devaient posséder un registre du commerce et une autorisation du président de l’assemblée populaire communale (APC). Toutes les activités commerciales non sédentaires sont donc soumises à l’immatriculation au registre du commerce et à l’autorisation du président de l’APC pour l’attribution d’un emplacement au niveau des champs de foires et des espaces aménagés, selon ce décret fixant les conditions d’exercice de ce type d’activités. Contactée par nos soins, une source municipale nous a avoué après consultation du fichier de l’action économique de la commune, que le P/APC n’a délivré aucune autorisation au profit de ces marchands. Et de l’aveu même de certains de ces nombreux commerçants ambulants, que nous avons interrogés, aucun d’eux ne possède ni registre de commerce ni autorisation municipale. Devant cette anarchie, certains commerçants de la ville d’Akbou ne cachent pas leur exaspération devant cette concurrence déloyale : « Nous sommes soumis à des impôts, au paiement d’un loyer, à l’assurance sociale et énormément d’autres frais. Alors qu’eux, ils ont tout le bénéfice sans aucune contrainte ni frais à payer. C’est d’ailleurs ce qui explique la différence des prix », fulmine un commerçant de fruits installé au centre de la ville du Piton.

Menad Chalal

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