Indubitablement, l’été s’annonce difficile dans cette municipalité de M’kira. Après que la coordination des comités des villages soit montée au créneau en fermant le siège de la daïra de Tizi Gheniff pour exiger leur part d’eau, pompée vers les deux communes de la daïra, ce sont, maintenant les villages qui mènent, en solo, des actions de protestation. Hier, c’est les habitants d’Imlikchène, qui étaient venus très tôt pour fermer la mairie de Tighilt Bougueni. Cette action de protestation a été décidée par les villageois après qu’ils eurent constaté que leurs robinets sont toujours à sec, en dépit des promesses qui leur avaient été faites de revoir la quantité d’eau distribuée pour leur village augmenter. » Nous sommes en plein été et nos robinets sont à sec. Nous n’avons pas les moyens de nous permettre une citerne d’eau à 1500DA. Il y a inégalité dans la distribution de l’eau entre les villages. Nous ne demandons que notre part. Il faut répartir équitablement cette ressource », dira l’un des contestataires. D’autres comme lui pointent du doigt les services de l’ADE. » C’est un service qui n’arrive même pas à réparer une fuite d’eau. Nous constatons qu’il y a d’énormes déperditions lors du pompage de la station de Tizi Larbaâ, sur les hauteurs de Draâ El Mizan, vers notre réservoir principal à M’Kira. Il faut trouver une solution à ce problème qui ne date pas d’aujourd’hui. Pourtant, au lendemain du transfert de l’eau à partir du barrage de Koudiet Acerdoune, nous avions cru que c’en était fini. Mais trois ans après, le constat est le même. Presque tous les villages crient soif ! », notera un autre protestataire. Du côté des responsables, c’est toujours la même réponse. » Il y a un programme de distribution. Certes, parfois, il y a des perturbations, mais chaque village aura son tour. Et puis, il faut dire qu’il y a un manque d’eau. Au lieu de 3 000 mètres cubes, quantité qui serait suffisante, on ne reçoit que 1 500MC. Il y a quand même un déficit pour la moitié de nos besoins. Comment alors faire pour satisfaire tout le monde ? « , nous interrogera une source proche de ce dossier. Et de continuer: » Nous voulons une conduite autonome, à partir de Draâ El Mizan jusqu’au réservoir de M’Kira, pour pouvoir quantifier la quantité d’eau qui nous est réservée ». Un membre de la coordination ayant pris part à la rencontre avec le wali et les responsables concernés par ce problème, nous confiera qu’une décision de réaliser cette conduite est retenue. » Il faut attendre l’étude et les autres procédures pour lancer le projet », ajoutera notre interlocuteur. Une délégation a été reçue par les responsables locaux pour trouver une solution à ce problème épineux. C’est le wait and see, car d’autres villages sont en ébullition et d’autres mouvements de contestation sont attendus.
Amar Ouramdane