Qui n’a pas été confronté un jour dans sa vie aux problèmes de la bureaucratie ?
Le phénomène n’épargne personne et ses victimes se comptent par milliers.
La bureaucratie est semblable à un monstre tentaculaire qui gangrène pratiquement tous les secteurs d’activités. Aussi bien dans les services de l’état civil que dans les administrations publiques (et il en existe des dizaines), le citoyen lambda éprouve toutes les peines du monde à se faire délivrer ne serait-ce qu’un simple document administratif. Dans la wilaya de Bouira, et à l’image de toutes les régions du pays, les services de l’état civil des mairies et des daïras, car très sollicités, sont très réputés pour leur pratique bureaucratique, lourdeur et lenteur administratives. Au niveau de la mairie du chef-lieu de wilaya, les usagers souffrent le martyr. La mairie de M’Chedallah n’est pas en reste. Se faire délivrer des documents administratifs au niveau du service de l’état civil de cette mairie peut s’apparenter à un vrai parcours de combattant. Pour certaines personnes, l’expérience vire carrément au cauchemar tellement l’accueil et le service laissent à désirer. A la bureaucratie, vient se greffer anarchie, exiguïté et autre favoritisme et passe-droit. A l’antenne de l’état civil du quartier de l’Ecotec, nous avions été témoin d’une scène pour le moins ubuesque. Un citoyen, qui s’est présenté au guichet pour légaliser des documents, a carrément été prié de se rendre dans sa commune de résidence. Ce genre de pratique est souvent signalé au niveau de la mairie de Bouira. Et chaque jour, les rédactions régionales des journaux sont assaillies par des réclamations de dizaines de personnes qui se plaignent des pratiques bureaucratiques des administrations étatiques. C’est le cas de ce vieux qui se démène comme un fou pour que l’antenne locale de la caisse de retraite prenne en charge son dossier de retraite. « On m’a rejeté mon dossier en m’expliquant que j’ai comptabilisé que onze trimestres. Alors que j’ai fourni des certificats justifiant plusieurs années de travail. J’ai demandé à voir un responsable, mais personne n’a daigné me recevoir », nous a confié Aâmi Ali. Des cas comme celui de ce vieux retraité on dénombre des dizaines, voire des centaines à Bouira.
Cap sur la modernisation du service public
Ceci dit, et devant l’ampleur du phénomène de la bureaucratie et surtout de ses répercussions tant sur le plan social que sur le plan économique, les pouvoirs publics ont entrepris des actions très concrètes depuis deux ans, visant à reformer et à moderniser le service public. Un portefeuille ministériel a même été créé à cet effet juste après l’installation du gouvernement Sellal 1, avant que celui-ci ne soit supprimé. Mais le gouvernement a la ferme intention de garder le même cap et poursuivre cette politique de modernisation du service public. D’ailleurs, depuis le lancement de ces réformes, les choses se sont nettement améliorées au niveau des administrations et cela est de l’avis même du citoyen. Dans la wilaya de Bouira, pratiquement toutes les administrations, notamment les plus sollicitées, ont instauré le système du ticket. C’est le cas au niveau de tous les services de l’état civil des mairies de la wilaya. Les services d’Algérie Poste, l’Actel, la CNAS, pour ne citer que ceux-là ont, aujourd’hui, recours à ce procédé. Ce système a commencé à porter ses fruits, car il a beaucoup aidé à mettre de l’ordre dans la gestion des flux des usagers. Et toujours dans le cadre du plan de modernisation du service public, il a été procédé à la numérisation de nombreux documents administratifs de l’état civil ainsi que la suppression de certains documents encombrants. Désormais, le citoyen peut se faire délivrer son acte de naissance n°12 et son S 12 dans n’importe quelle mairie du pays. Les services d’état civil des tribunaux et autres cours de justice ont aussi subi des changements notables. A présent, avec sa carte d’identité le citoyen peut se faire délivrer son certificat de nationalité. En somme, toutes ces actions qui vont dans le sens de la modernisation du service public vont à terme permettre l’éradication définitive du phénomène de la bureaucratie.
D. M.

