Un vieux couple d’Alger qui habite près d’un arrêt de la RSTA ne s’est jamais accommodé de la pollution des trolleys. Ainsi chaque fois que le double wagon crisse des freins, la porte déjà brinquebalante de la vieille armoire, s’écroule. La vieille dame n’en peut plus.Ay argaz, va voir la RSTA, dis-leur de déplacer l’arrêt !-Advedlen l’arrêt ? T’darwcad ?Rzan iyi taxzant… ad ruhegh ad cetkigh.Le lendemain, la vieille dame alla aux bureaux de la RSTA, sa requête provoqua le rire général. Un chef ému par la sincérité de la vieille, lui désigna un agent pour l’accompagner et vérifier, si c’est exact. -A yemma, si c’est vrai on changera l’arrêt et en plus on vous payera une armoire toute neuve.L’agent accompagna la vieille chez elle. Il vérifie l’armoire, tout est normal. Arrive le bus qui freine sec. La porte de l’armoire tombe.-Madame, il doit y avoir un truc, donnez moi un tournevis. L’agent vérifie les charnières. Un autre bus crisse des pneus. La porte tomba, l’agent de la RSTA, entra alors dans l’armoire, ferme sur lui-même et attend.Le mari, qui n’avait pas travaillé ce jour-là, arrive. Il ôte la veste, se dirige vers l’armoire et l’ouvre. Il trouve un homme assis dans sa garde-robe.-Hé ! Toi, que fais-tu ici ?-Et si je vous disais que j’attendais le bus, me croirez vous ?
Tayeb Bouamar