Des milliards engloutis et des robinets toujours à sec !

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Le secteur de l’hydraulique à Bouira reste très en deçà des attentes. Ainsi, et malgré un potentiel non négligeable en la matière, avec plus de 850 millions de mètres cubes répartis sur les trois barrages que compte la wilaya (Koudiet Acerdoune, Tilesdit et Oued Lak´hel), la crise de l’eau persiste toujours. Afin de se pencher sur cette problématique et tenter de trouver des solutions pérennes, le premier magistrat de la wilaya, M. Nacer Maaskri, a effectué jeudi dernier, une sortie d’inspection à travers la commune de Bouderbala, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu. Lors de cette inspection, le chef de l’exécutif de la wilaya a pris conscience des difficultés qu’endurent les populations, notamment à s’alimenter en eau potable en cette période estivale. Par conséquent, une enveloppe financière, estimée à plus d’un milliard de dinars, a été allouée au secteur de l’hydraulique dans le but de combler les retards. Cette somme s’ajoute aux 21 milliards qui ont déjà été alloués au projet des grands transferts. Mais force est constater que les résultats restent très en deçà des espérances. À titre indicatif, durant ce mois de Ramadhan, des communes comme Bouira, Aomar, Bordj Okhris, Mesdour, Ouled Rached, El Asnam, Bechloul, Ath Leqsar, Sour El Ghozlane et Haïzer, connaissent de fortes perturbations d’alimentation en eau potable. Dans le détail, ce montant  concerne plusieurs communes du nord-ouest et de l’ouest de la wilaya, à savoir Djebahia, Ain Lahdjar, El Mokrani, Souk Lakhmis, Bir Ghbalou, Ain Bessam, Bouderbala et Khabouzia. Pour ce qui est de la commune de Bouderbala, l’une des contrées les plus durement affectées par la crise de l’eau, un montant de plus de 150 millions de dinars a été dégagé. Cette somme devra couvrir les travaux d’aménagement de l’AEP, lancés depuis plusieurs mois dans cette commune, et qui enregistrent, faut-il le souligner, un sérieux retard. Selon les dires des responsables de l’hydraulique, cette commune devrait bénéficier,  » prochainement », des eaux du barrage de Koudiet Acerdoune.  » Il ne nous reste que la réalisation de 600 mètres de pose de conduite et on termine les gros travaux, malgré quelques contraintes liées aux oppositions de citoyens », s’est expliqué M. Ouslimane, responsable à la direction de l’hydraulique de Bouira. Dans le même sillage, l’on apprendra que  la municipalité d’Ain Lahdjar a également bénéficié d’une opération de réhabilitation de son réseau d’AEP, pour un montant de 50 millions de dinars, dont les travaux sont déjà en cours et devront s’achever bientôt, d’après les prévisions des responsables du projet. Pour sa part, M. Maaskri a montré son agacement vis-à-vis des retards cumulés.  » Sur le papier, tout ceci est bien beau, mais sur le terrain, on constate que des milliers de familles éprouvent encore des difficultés à s’alimenter en eau. Nous devons faire en sorte que ce problème soit définitivement réglé « , a-t-il déclaré d’un ton furieux, avant de donner des instructions fermes quant à la réalisation, dans les temps, des divers projets lancés. Une fois à terme, le projet des grands transferts à partir du barrage de Koudiet Acerdoune, devra étancher la soif de plus de 17 000 habitants et plusieurs villages de la commune de Djebahia, à l’instar de Ben Haroun, Aïn Chriki, Ben Yakhlef et Aïn Laâzra. Il y a lieu de noter qu’un projet similaire a été lancé à la fin 2012 dans cette région, mais les travaux ne dépassent pas les 40% de taux d’avancement. Enfin, le premier responsable de la wilaya a exhorté toutes les parties concernées à travailler en « étroite collaboration » afin de dépasser tous les problèmes et contraintes pouvant empêcher l’avancement normal des projets, et avec le seul et unique objectif, celui d’accélérer la cadence des travaux en cette période d’été avant l’arrivée de la saison hivernale.  

Ramdane Bourahla

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