Une belle ou une revanche ?

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Comme en 1986 et 1990, la finale du Mondial-2014 opposera ce soir à 20h00 l’Allemagne et l’Argentine au mythique stade Maracana de Rio.

L’Argentine, en finale du Mondial face à sa bête noire, l’Allemagne, retient son souffle et tout un pays en fête et fou de foot espère que Lionel Messi va enfin soulever « sa » Coupe du monde comme l’avait si bien fait son illustre compatriote Diego Maradona en 1986 au Mexique face à ce même adversaire lors d’une finale remportée par l’Albiceleste (3-2). Quatre ans plus tard, les Allemands ont réussi leur revanche en s’imposant par 1 but à 0. C’est dire que la finale de ce soir constitue un enjeu de taille pour les deux finalistes. Si l’Allemagne veut la belle, l’Argentine pour sa part cherche la revanche.

L’Argentine retient son souffle

« L’Allemagne est très agressive et dangereuse. Mais l’équipe ne peut pas commettre la même erreur » qu’en 2010 lorsque l’Albiceleste, dirigée par Maradona, avait été éliminée 4 à 0 en quart de finale du Mondial sud-africain par l’Allemagne. Sergio Agüero, l’un des « Quatre Fantastiques » argentins avec Messi, Di Maria et Higuain, résume bien la situation, à la fois sur le terrain et en Argentine même.  Si l’attente est énorme au pays et si les 40 millions d’Argentins vont pousser de toute leur force l’Albiceleste vers son troisième titre mondial, après ceux de 1978 et 1986, les joueurs savent, eux, la difficulté de la tâche. D’autant que l’Allemagne a atomisé 7 à 1 le grand rival brésilien, devant son public de surcroît, en demi-finale. L’Argentine, de son côté était contrainte de passer par les tirs au but (0-0, 4 t-a-b à 2) pour écarter de sa route les Pays-Bas après 120 minutes d’un combat tactique aussi rugueux qu’improductif. « Mais en finale, nous devons tout donner sur le terrain », a souligné le sélectionneur Alejandro Sabella. « Chaque joueur de la finale va se battre jusqu’à la mort », a renchéri Gonzalo Higuain. Ce soir à Rio, les Argentins, présents en nombre au Maracana ou restés au pays, communieront avec leur Albiceleste. D’Ushuaia, dans l’extrême sud du continent, à Quiaca, tout au nord du pays, à la frontière avec la Bolivie, parents et enfants, grands-parents et petits-enfants, familles, amis, tous n’auront qu’un rêve et un immense espoir: voir l’Argentine reine du monde! Oubliés alors, le temps d’une finale, les « fonds vautours » à l’origine de la grave crise économique et financière du pays, les suspensions de paiements, les prêts, les crédits et la dette. La « vraie vie » sera mise entre parenthèses. Le football, « opium du peuple », sera une nouvelle fois un agent d’unité de paix, de joie et de bonheur que tous espèrent. « Nous avons besoin de la Coupe. Nous l’avons attendu depuis si longtemps », a confié à l’AFP Francisco, un employé des transports publics de la capitale.

L’Allemagne entre concentration et décontraction

Les Allemands ont répété le mot « concentration » tout en affichant une grande décontraction devant la presse à coups de bons mots et grands sourires. Le sérieux de la Nationalmannschaft sur le terrain, notamment lors du « Mineirazo » infligé au Brésil mardi en demi-finales (7-1), était bien loin les jours suivants. Le capitaine Philipp Lahm n’a ainsi pas hésité à chambrer le sélectionneur Joachim Löw à distance. « Il suit toujours une ligne claire, c’est très important, il est très calme quand il parle aux joueurs… sur une vidéo je l’ai vu faire son jogging matinal, là il s’excite un peu plus ! » Miroslav Klose, habituellement assez terne dans les exercices médiatiques, s’était lui aussi montré assez relâché jeudi, en estimant qu’il pourrait très bien être gagné par le « démon de la fête » en cas de victoire, en parlant de son corps comme d’un « vieux cadavre ». Le buteur de 36 ans a aussi plaisanté en assurant qu’il aimerait gagner le Soulier d’Or du tournoi, ce qui impliquerait de marquer au moins 4 buts en finale (pour rattraper le meilleur buteur actuel, le Colombien James Rodriguez, auteur de 6 réalisations)…. Les Allemands cultivent « un mélange » entre décontraction et concentration, selon l’arrière gauche Benedikt Höwedes: « La concentration, à chaque entraînement, mes pensées sont tendues vers la finale, c’est le grand événement, mais on doit y aller aussi avec une certaine décontraction, parce que si on est trop crispé et si on se met trop de pression, ça ne fonctionnera pas ». Le manageur Oliver Bierhoff a relevé que chaque joueur avait sa manière propre. « Müller peut faire des blagues cinq minutes avant un match, alors que Mertesacker se prépare très tôt ». « On travaille dur et de manière concentrée, mais on a toujours dit qu’il fallait le faire dans le plaisir », a-t-il précisé. 

L’Italien Rizzoli au sifflet

L’Italien Nicola Rizzoli  arbitrera la finale du Mondial-2014 entre l’Allemagne et l’Argentine ce soir  au Maracana, a indiqué avant-hier la Fifa. Arbitre international depuis 2007, Nicola Rizzoli, 42 ans, est architecte à Bologne. Il a déjà dirigé trois matches du Mondial 2014 : Espagne – Pays-Bas (phase de groupes), Nigeria – Argentine (phase de groupes) et Argentine – Belgique (quarts de finale). Rizzoli a débuté sa carrière internationale en 2007. Il a arbitré la finale des deux grandes compétitions de clubs européennes : Atlético de Madrid – Fulham (UEFA Europa League 2010) et Bayern Munich – Borussia Dortmund (Ligue des champions de l’UEFA 2013). Il y a quatre ans, c’est un autre Européen, l’Anglais Howard Webb, qui  avait arbitré la finale du Mondial-2010 en Afrique du Sud, à Johannesbourg,  entre l’Espagne et les Pays-Bas.

A. C.

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