Les Brésiliens se réjouiront certainement ce soir… un peu. Au moins de ça : le Mondial de tous leurs malheurs, c’est bel et bien fini. On parlera du coup un peu moins de cette seleçao explosée en sept morceaux, des sept pêchés…brésiliens et que sait-on encore… Les souffrances s’apaiseront peut-être peu à peu, mais le cauchemar allemand ne s’estompera pas de sitôt. La plaie est trop béante. De plus, il y a encore cette autre pire soirée à subir, à digérer, comme un os gros comme ça, cette grande finale au mythique Maracana déjà perdue pour eux. Mais que feront les Brésiliens ce soir ? Supporter l’Allemagne, leur bourreau qui les a humiliés sans pitié devant le monde entier, ou se ranger plutôt du côté de leur meilleur ennemi, l’Argentine ? A coup sûr, c’est là le pire choix qu’ils auront à faire. Ils auraient, on l’imagine, préféré bien volontiers faire avancer très vite le temps, ou à défaut piquer une tête à la grande plage de Coppa Cabana et ne remonter à la surface qu’une fois tout le monde parti, mais… Ils leur reste alors à se résigner et au mieux à mettre du coton plein les oreilles et éteindre leurs télés. Pour ne rien voir, ne rien entendre de ce qui reste de cette Coupe du monde… Cette fin apocalyptique qui les a fichus dans les décombres de l’humiliation et propulsé les ennemis argentins au devant de la grâce et de la gloire, au Maracana… Sans doute le pire scénario pour eux dans ce Mondial ! Messi, lui, tient là une occasion en or pour intégrer définitivement l’Histoire. Car, il a beau être le meilleur joueur du monde du moment, en Coupe du monde il reste encore un novice qui a tout à prouver. Dans le tout frais classement des cent meilleurs joueurs de toutes les Coupes du monde, établi avant-hier par le célèbre quotidien sportif français L’Equipe, Léo n’est que soixante-cinquième. Loin derrière Pelé et Maradona, les éternels premier et deuxième… C’est donc aussi une opportunité pour lui de se soustraire un peu plus à l’ombre de Maradona même s’il ne l’égalera sans doute jamais. Car pour les Argentins, il n’y a qu’un dieu… Dans cette coupe du Monde, l’univers est aussi en phase, en consensus : Il n’y a eu que l’Allemagne… On a pourtant beaucoup moins parlé de la Mannschaft que du Brésil, les deux extrêmes de ce Mondial… Avant et après. Mais ça n’a pas l’air de perturber les Allemands dans ce qu’ils ont envie de réussir. Peut-être par ce que sur un terrain de foot, les choses sont à faire et non à dire… C’est justement ce qu’a toujours fait l’Allemagne. Logiquement, elle tient donc déjà sa Coupe…
Djaffar Chilab.