La cité des 90 logements, appelée communément cité Hydra, sise au chef-lieu de la commune de Bechloul, ne présente malheureusement pas l’image dont elle s’est distinguée aux premières années de sa réception. Connu pour sa bonne architecture et surtout son calme, ce quartier, construit en 1994 par l’Agence nationale des barrages, est occupé exclusivement par les expropriés des terres agricoles où est implanté le barrage de Tilesdit. En tout, 90 familles ont été indemnisées et la répartition des logements a été à cette époque, effectuée par cette agence en collaboration avec une association des expropriés. Néanmoins, à en croire les propos des citoyens rencontrés dans cet endroit, beaucoup d’autres expropriés attendent toujours d’être indemnisés jusqu’à ce jour. Le comble c’est que sur les 90 appartements bâtis, neuf d’entre eux se trouvent aujourd’hui inoccupés et complètement délabrés. Des portes arrachées et des fenêtres distillées. Une situation des plus préoccupantes pour les riverains qui ne savent à quel saint se vouer. Une sérieuse menace pèse quotidiennement sur eux et sur leurs progénitures et redoutent l’exploitation de ces appartements complètement dégradés en lieux de beuverie et consommations de drogue. Nous nous sommes rapprochés de l’édile communal de Bechloul, Abdelkader Ammouche, qui nous apprend que « la commune n’a aucune responsabilité sur cette situation. Cela relève des prérogatives de l’Agence nationale des barrages. Il est regrettable de voir des logements abandonnés au moment où des familles cherchent désespérément un toit. Je reçois à chaque fois des citoyens qui ouvrent droit à les occuper en étant des expropriés, mais à notre niveau, nous ne pouvons en aucun cas prendre une quelconque décision ». Un autre constat attire également notre attention au niveau de cette cité où certains propriétaires ont construit en surélévation, malgré la situation administrative confuse de leurs maisons. À ce sujet, le maire de Bechloul ajoute : « Même les propriétaires de ces logements n’ont pas obtenu leurs actes de propriété. Ils ont été indemnisés certes, mais l’agence des barrages ne leur ont délivré que des décisions d’attribution. Aujourd’hui, ceux qui procèdent à la construction en surélévation le font d’une manière illégale puisqu’ils ne disposent pas de permis de construire ». Face à cette situation, un appel pressant est lancé à l’endroit des autorités compétentes à l’effet d’intervenir dans les brefs délais pour permettre aux habitants de cette cité de vivre en toute quiétude et par là même affecter ces logements inoccupés et en voie de dégradation à qui de droit.
S. M.