Le poisson vendu sur les trottoirs

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Malgré la canicule de ces derniers jours, les règles d’hygiène et de froid ne sont toujours pas respectées par les vendeurs de poisson notamment.

En effet, le poisson, ce produit hautement périssable, est transporté dans des véhicules banalisés non frigorifiés est vendu à l’air libre dans des caissons posés à même le trottoir. Aux Quatre Chemins du village Tibouamouchine, par exemple, car c’est le cas dans tous les villages, un poissonnier ambulant a pris l’habitude de se mettre dans un coin et poser ses caissons à même le sol. A force d’asperger le produit d’eau, l’endroit est devenu boueux avec l’eau qui dégouline des cageots et ruisselle sur le sol. Ce qui provoque des odeurs insupportables qui attirent les chats, chiens, guêpes et mouches, notamment en cette période de grandes chaleurs. À une certaine heure de la journée, le poisson commence à se détériorer et le vendeur ne se soucie guère de l’odeur qu’il dégage en continuant à vendre sa sardine le plus normalement du monde. Combien de fois il était là après 11h liquidant son produit. Suite aux informations recueillies, il s’avère que la vente du poisson est régie par une réglementation rigide qui ne tolère aucune négligence du fait qu’il est un produit carné qui se décompose rapidement. D’ailleurs, l’autorisation de vente est délivrée pour une durée de quatre heures quand le poisson est vendu dans des conditions de conservations prescrites par la loi. Cela suppose que la vente doit cesser à 10h. Quand la vente sur place commence à diminuer, le vendeur, malgré la chaleur torride, remet les cageots dans sa fourgonnette et sillonne les rues et venelles des villages en s’arrêtant devant les maisons. Par ignorance ou négligence, certaines personnes achètent ce produit sans s’inquiéter des conditions lamentables dont il est vendu. Le vendeur use de toutes les stratégies pour liquider son produit. Pour aguicher les citoyens, il baisse les prix à chaque fois que la vente ralentie. Certaines personnes attendent même jusqu’à ce que les prix baissent fortement pour en acheter. On a bien vu les prix fixés au départ entre 350 et 400 dinars baissés jusqu’à 100 voir 50 dinars. La vente du poisson est régie dans la wilaya de Béjaïa par l’arrêté du wali numéro 1108/14 du 02/06/2014, fixant les conditions de vente des produits de consommation. Un arrêté adressé aux services d’hygiène des APC pour application. Comme il y va de la santé du citoyen, pourquoi les services d’hygiène n’agissent pas pour faire appliquer cet arrêté afin de protéger le consommateur ? La vente du poisson est une chose sérieuse et toute négligence déboucherait sur la survenance des allergies et des intoxications alimentaires. Pour mettre un terme au commerce informel qui entoure le commerce du poisson, l’Etat a mis les moyens qu’il faut à la disposition des marchands pour qu’ils vendent le poisson dans de bonnes conductions. Le marchand ambulant a la possibilité d’acheter une poissonnerie mobile qui est une moto équipée d’un frigidaire, d’un parasol, d’une balance, etc. Un équipement qui coûte 100.000,00 dinars et que le marchand, qui ne possède pas de fond, peut acquérir par le biais de l’ANGEM qui accorde des crédits de trois ans assortis de six mois de différer. Un crédit ouvert à toute personne ayant la majorité sans limitation d’âge. Pour les marchands fixes s’installant en ville, l’Etat a accordé deux poissonneries pour chaque commune. Dans la ville de Seddouk, les deux poissonneries accordées ont été réalisées mais le poisson continue à être exposé à la vente sur le trottoir, sur un étal en fer et en plein air. Avec tous les moyens accordés par l’Etat et une réglementation draconienne régissant la vente des produits carnés, afin de mettre un terme à l’anarchie qui règne dans ce secteur d’activité le poisson continue à être vendu dans des conditions lamentables où les règles les plus élémentaires d’hygiène sont négligées. Cela ne disculpe pas le consommateur qui est logiquement le premier responsable à veiller sur sa précieuse santé en achetant que ce qui est conforme. Il devrait tout simplement s’abstenir d’acheter du poisson vendu dans des conditions non conformes aux réglés de conservation édictées par la loi.

L. Beddar

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