Deux militaires tués, treize autres blessés

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Le double acte terroriste est attribué à un réseau du GSPC, agissant sous les ordres de la phalange sanguinaire locale d’El Ansar. L’ombre de cette organisation terroriste, se profile aussi derrière la série de rapts, suivis d’exigence de rançons, et dont les deux dernières en date ont eu lieu au cours de la semaine passée, dans les villages voisins de Takdempt et Benchoud.Dans la nuit de mercredi à jeudi, à 19h45, le GSPC a, chose révoltante, pu faire incursion dans l’enceinte portuaire de Dellys, où il a ciblé une patrouille de la Marine militaire. Celle-ci venait de monter dans une vedette — amarrée non loin d’autres bateaux de marins pêcheurs, s’apprêtant à prendre la mer —, lorsqu’elle fut surprise par la déflagration d’une bombe artisanale de forte puissance. Le choc est énorme : au moins deux soldats de la marine militaire sont tués sur le coup. Treize autres sont violemment frappés. Corps projetés, pieds ou jambes arrachés. Toutes les victimes sont évacuées vers l’hôpital de la ville, suite à l’intervention des renforts et des services de la Protection civile. Actionné à distance, et sans doute relié à un téléphone portable, l’engin infernal a été dissimulé, a-t-on indiqué, par les terroristes dans le (petit) bateau militaire, entre différents objets. Méthodiquement redéployés dans le périmètre ciblé, les artificiers de la BMPJ, ont pu y découvrir une autre bombe artisanale, qu’ils ont aussitôt désamorcée, selon des informations recoupées. Une source hospitalière locale a précisé le lendemain, que cinq victimes, dont l’état est jugé critique ont été immédiatement transférées vers la structure sanitaire d’Aïn Naâdja à Alger.S’ajoutant à la multitude d’enlèvements suivis d’exigence de rançons, et au racket qui se pratique à la moindre occasion, la série d’attentats à l’explosif ayant jalonné l’année 2005 à Boumerdès, confirme ce qu’on pressentait. Ce qu’on redoutait. Le GSPC, ayant de fortes connexions avec l’organisation transnationale d’El Qaïda, refuse toute idée de paix, et de réconciliation nationale. Et l’on ne peut s’attendre qu’à d’autres coups meurtriers, lorsqu’on apprend que ces hordes islamistes d’obédience salafiste, ne cessent de grossir leurs rangs par de nouvelles recrues.Des recrues — au maquis ou comme éléments de réseaux de soutien — que le GSPC paye avec une partie de l’argent rackettée ou obtenue à la suite d’enlèvement de personnes particulièrement à l’est, et au sud-est de Boumerdès. “Ne doit-on pas prendre une fois pour toutes au sérieux la menace islamiste, et chercher une meilleure voix vers la paix ?”, s’interrogent notamment les habitants des zones rurales, confrontés sans cesse au défi terroriste.

Salim Haddou

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