La commune d’Agouni Gueghrane, relevant de la daïra de Ouadhias, sise en plein cœur des montagnes du Djurdjura, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, commence à reprendre peu à peu son souffle après des blocages qui l’ont paralysée durant des années.
Et il faut donc rattraper tout le retard qui s’est accumulé dans plusieurs domaines. C’est le défi que doit relever l’actuel exécutif, mis en place depuis à peine un mois et demi, après qu’un accord eut vu le jour entre les élus RND, FLN et les indépendants. « C’est un moment historique », avait déclaré ce jour-là M. Beddek Amar, le P/APC de la collectivité. 33 opérations, qui avaient été retenues dans le cadre des plans communaux de développement (PCD) des années 2012, 2013 et 2014, ont enfin été votées. Ce sont, certes, de petits projets, mais ils viennent soulager le quotidien du citoyen. Il s’agit par exemple, comme nous le confirmera le maire, de la réalisation du réseau et des extensions d’AEP au chef-lieu, à voumoussa et Azaghar, de travaux de dallage des ruelles, de l’assainissement, de l’éclairage public, de trottoirs et d’aménagement et confortement de différents chemins. Les écoles primaires elles aussi ont bénéficié d’un programme prometteur comportant les travaux de réhabilitation et de restauration des salles de classe, des cours et des clôtures. Au volet culturel, l’édile nous fera savoir que la municipalité accuse un grand retard. Les infrastructures de base y font défaut. Il nous dira également toute sa déception de voir les travaux de réaménagement du site historique, qui est inscrit au patrimoine national depuis près de dix et annoncés depuis 2008, trop tarder à démarrer. « Nous avons tenu une réunion le 16 juillet dernier avec les responsables du secteur de la culture et nous avons soulevé le problème de ces travaux promis par la Direction de la culture », nous confiera notre interlocuteur. Même topo dans le secteur de la jeunesse et des sports. Le maire nous dira en effet qu’excepté l’aire de jeu d’Aït El Kaïd, réalisée dans le cadre sectoriel, et celle d’Aftis qui demeure en litige depuis déjà un moment « des démarches visant son dénouement sont en cours avec le propriétaire ». Le maire préconise par ailleurs la réalisation d’un CSP pour occuper les jeunes de la municipalité. « Ces deux secteurs, à savoir la culture et le sport, sont vraiment le parent pauvre de notre localité. Pourtant, Slimane Azem, Metref Hocine et tant d’autres sont originaires d’Agouni Gueghrane », une terre de culture.
Faire face à l’exode rural
Selon l’édile de la municipalité la commune n’a jamais bénéficié d’un quelconque projet de logements. Et c’est l’habitat rural qui viendra à la rescousse. Notre interlocuteur nous fera savoir que plus de 650 aides à cette formule ont été accordées. « Nous avons eu jusqu’à ce jour 262 demandes et l’Etat n’en a accordé que 150. Cela s’avère insuffisant, d’autant plus qu’Agouni Gueghrane n’a jamais bénéficié de projets de construction de logements ». En ce qui concerne le secteur de la santé trois unités de soins sont fonctionnelles à ce jour. Une à Aït Argane, l’autre à Aït El Kaïd et la troisième au chef-lieu communal. Pour celle de Tafsat, réalisée par les villageois eux-mêmes, elle est loin d’être fonctionnelle, du fait qu’elle est dépourvue de sanitaires et du matériel de base. « Nous comptons en réaliser une autre, dans le même village, qui répondra aux normes requises », dira le maire. Ce dernier avancera aussi que l’unité de soins de Tinsouen était en cours de réalisation alors que celle de Taghzout était toujours fermée en l’absence de personnel médical et paramédical : « Nous avons déjà demandé aux responsables concernés de doter notre municipalité d’une polyclinique qui disposerait d’un service d’urgence de maternité pour éviter le déplacement vers la polyclinique des Ouadhias ». Concernant le siège de la mairie, l’édile nous apprendra : « Une somme de pas moins de 700 millions a été allouée pour la réalisation de deux opérations. 500 pour l’achèvement du siège de la mairie et une autre enveloppe pour son équipement ». Ces deux opérations ont été retenues au titre des PCD de l’exercice précédent. En outre, dans le cadre de l’amélioration du service public, et pour permettre un service de proximité une antenne de mairie a été inscrite dans le PCD 2013 à Azaghar, relevant du village d’Aïit El Kaïd. En ce qui concerne le parc roulant qui a été transféré à l’école primaire de Tafsa Boumaden, le maire préconise son renforcement, avec l’acquisition de nouveaux bus pour assurer le ramassage scolaire pour tous les villages de la municipalité : « actuellement, notre parc ne dispose que de 4 minibus ». Le gaz, l’électricité l’AEP… nous y reviendrons.
A.G

