Dda Amar Gada libéré

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Amar Gada a, enfin, été relâché par ses ravisseurs, avant-hier, peu après la rupture du jeûne aux environs de 20h, près de la décharge contrôlée de Taourirt au niveau du village d’Aglagal, à quelques kilomètres du chef-lieu communal de Béni Zmenzer. 

«Ce fut l’euphorie ! », nous dit un membre de la cellule de crise, « que ce soit à la maison de la victime ou dans toute la localité la joie se lisait sur tous les visages des citoyens, heureux que Dda Amar soit enfin libre », ajoutera-t-il. C’est un moment de joie immense, car il faut dire que les citoyens avaient peur que cela finisse mal surtout avec la précédente tragédie qui avait secoué la localité laquelle a perdu l’un de ces enfants, enlevé dans des mêmes circonstances. Femmes, hommes, de tous âges et venus des quatre coins de la région ont convergé vers la maison de Dda Amar Gada. «  Ce n’est pas évident de tenir le coup après une telle durée passée entre les mains de ravisseurs, sans foi ni loi, et de s’en sortir indemne. Dieu merci, il est revenu à ses enfants », dira un citoyen octogénaire. Un autre citoyen âgé ajoutera : « Je ne pouvais pas rester à la maison, j’ai voulu faire le déplacement depuis Ait Ouaneche pour exprimer ma joie à la victime et à sa famille après cette libération. Je suis heureux pour Amar, de le voir rentrer chez lui, au sein de sa famille, sain et sauf ».  M. Danoune, adjoint au maire des Béni Zmenzer, dira : « C’est un grand moment de joie, une très bonne nouvelle, surtout que l’Aïd qui arrive dans peu de jours. Avec le retour de Dda Amar, nous allons pouvoir passer un Aïd tranquille et joyeux ». Mais, ajoute cet élu, « ce n’est pas fini, tant qu’un corps de sécurité pour notre localité n’est pas encore mis en place, le phénomène ressurgira. La localité accuse un manque terrible en matière de sécurité plusieurs drames sont enregistrés, ici et là sur le territoire de Béni Zmenzer, qui est devenu un refuge de délinquants de toute la Kabylie ». Saïd Gada, cousin de la victime, soulagé par le retour de Dda Amar était content de nous dire : « que c’est difficile de gérer une telle situation notamment quand il s’agit d’un parent ? ». Il est midi, hier,  et l’on a constaté que malgré le soleil de plomb et la chaleur suffocante, les gens n’arrêtent pas d’arriver à la maison de la victime. 

Dda Amar raconte…

Dda Amar, très fatigué et même stressé après onze jours passés en captivité dira néanmoins que « les ravisseurs m’ont enlevé quand j’étais dans mon jardin à Aglagal, quelques moments après mon arrivée. Ce sont des jeunes qui agissent à visage découvert. Ils m’ont sommé de les suivre et quelques mètres plus loin ils m’ont bandé les yeux pour ne rien voir. J’ignorais de quel coté ils marchaient et où ils se dirigeaient. En revanche, nous avons marché pendant plusieurs  heures et à la fin, je me suis retrouvé dans un endroit sombre, c’était vraiment horrible », dira Dda Amar qui ajoutera qu’il n’a pas été mal traité durant sa captivité. « C’était des moments de stress et d’inquiétudes, notamment lorsque j’ai entendu l’appel pour ma libération (lors de la caravane de sensibilisation). Un seul mot revient sur la bouche de la victime, « j’espère que c’est moi de dernier à être l’objet de rapt » souhaitera-t-il.  

Seule la mobilisation paye, aujourd’hui

La mobilisation citoyenne a montré qu’elle peut vaincre le crime et la terreur et qu’elle reste la seule à pouvoir faire pression pour libérer les victimes des kidnappings. M. Saïd Gada, que nous avons abordé souligne que « la situation n’était pas facile à la gérer car il s’agit là d’une vie humaine en danger ». Il mettra en exergue la mobilisation des citoyens mais aussi des autorités locales et de wilaya qui, selon lui, ont fait pression sur les ravisseurs pour libérer l’otage. « Si ce n’était la mobilisation des comités des villages, des autorités et des citoyens, à tous les niveaux,  Dda Amar n’aurait probablement pas été libéré. Nous les remercions d’ailleurs, car sans eux, il n’y aurait pas eu cette libération ». Son fils, lui aussi, a tenu à remercier les membres de la cellule de crise, les citoyens qui l’ont aidé lui et sa famille, à surmontée par la famille cette crise.  Néanmoins, tous ceux avec qui nous avons abordé le sujet ont insisté sur la nécessité d’installation d’un corps de sécurité dans la région afin de combattre le terrorisme et le banditisme et mettre fin à cette insécurité qui règne dans la région depuis déjà longtemps !                                

A. G.

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