« Pas d’indemnisation pour le cheptel non assuré »

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«Cinquante cas de fièvre aphteuse ont été enregistrés au niveau de la wilaya et 25 vaches ont été abattues à Boghni et Draâ El Mizan », avance M. Guettal Madjid, directeur de la Caisse Régionale de la Mutuelle Agricole (CRMA) de Tizi-Ouzou. En effet, la fièvre aphteuse continue de faire des dégâts parmi le cheptel (bovin, ovin et caprin). La situation est préoccupante et les éleveurs sont pris de panique. Une fois le coup est parti, l’incendie déclenché la fièvre est là. Les éleveurs sont, certes angoissés, mais doivent reconnaître qu’ils ont leur part de responsabilité. « De nombreux éleveurs n’ont pas assuré leur cheptel et nous ne pouvons procéder à des indemnisations à notre niveau ! », dira M. Guettal. Tout de même, il rassure les éleveurs en précisant: « Les indemnisations seront prises en charge par l’Etat et au niveau de la DSA. Mais le taux n’est pas encore fixé à cet effet ». Le directeur rassure que le cheptel vacciné est hors de danger. Cependant, il y a des conditions de préventions à prendre en considération, entre autres, des conditions d’hygiène et celles de l’isolement du cheptel. Interrogé sur la disponibilité en nombre suffisant du vaccin contre cette maladie, le directeur se dit clair : « Il ne faut pas perdre de vue que nous faisons face à deux catégories de cheptel : celui déclaré et celui non connu à notre niveau ou au niveau de la DSA. Suite à cette situation, le quota reçu est en fonction du cheptel déclaré officiellement. Et je tiens à préciser que le vaccin n’est pas périmé comme on veut le laisser entendre ». Le directeur avancera également que cette maladie aurait pu être évitée du moment que le vaccin est remis et administré gratuitement. Il soulève encore un autre problème sur lequel sa direction ne cesse d’attirer l’attention des éleveurs. Il s’agit du problème de l’assurance qui exige tout de même des conditions au préalable. « La vaccination du cheptel est incontournable et indispensable pour la survie des bêtes », dira-t-il. Selon lui, la négligence des fellahs est remise en cause et ne peut être admise durant cette période risquée. « La CRMA ne peut s’engager dans des assurances à tout bout de champ sans présentation en bonne et due forme de vaccination contre les maladies, telles la brucellose, la tuberculose, la fièvre aphteuse ». L’assurance est multirisques : en plus des maladies, il y a les accidents, les catastrophes naturelles tels les incendies, les inondations, les tremblements de terre… « Je ne peux pas me lancer dans la gueule du loup », tranche le directeur qui avance avoir procédé à trois ou quatre dossiers par jour concernant les assurances. Fils de fellah, le directeur de la CRMA compatit la douleur des fellahs touchés par cette catastrophe. « Ils pouvaient éviter ce drame avec un simple vaccin et une assurance risque ! » répète-t-il. Le montant de l’assurance est calculé à concurrence de 3,5% de la valeur de la bête. La caisse établit aussi des échéanciers de paiement pour ceux qui ne sont pas prêts à payer ou à honorer son contrat d’assurance multirisque bovine. « Toutes les facilités sont accordées à ces éleveurs et aux agriculteurs », enchaînera-t-il en expliquant que « le taux de la mortalité est de 3,5% de la valeur de la bête. Un fellah qui possède une douzaine de vaches pour une valeur de 30 millions de centimes chacune, 360 millions au total. L’assurance lui reviendrait à 12,6 millions de centimes d’assurance par an. Ce qui ne représente même pas la  valeur d’une bête ». La CRMA possède des équipes de vétérinaires qui sillonnent toute la wilaya et procèdent à des visites inopinées à travers la région en s’occupant des clients de la CRMA. Des instructions sont données, telles l’interdiction de faire entrer un cheptel malade avec les autres. Car tout cheptel étranger, son propriétaire est automatiquement pénalisé. Il y a des conditions strictes à respecter ». Tout de même, le directeur ne cache pas sa joie en disant : « Sur les 367 fellah qui ont assuré leurs cheptels, nous n’avons enregistré aucun cas de perte. Mais nous pensons aux autres qui ont perdu leurs cheptels qui se chiffrent en milliards de centimes ! C’est regrettable ! Pourtant, ce ne sont pas les moyens d’informations qui manquent. Il y a les journaux, la TV, la radio ».

Arous Touil

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