Sans salaires depuis plus de trois mois, pas moins de 400 travailleurs du groupe industriel des Détergents et Produits d’Entretien (Ex-ENAD) sis à Sour El-Ghozlane, au sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ont observé dans la matinée d’hier, un rassemblement de protestation devant le siège de leur entreprise, suivi d’une journée de grève afin de réclamer le versement de leurs salaires ainsi que l’amélioration de leurs conditions de travail. En effet, les travailleurs grévistes se disent contraints de recourir à ce débrayage afin d’obliger les responsables de l’entreprise qui les emploie à verser les salaires qu’ils n’ont pas perçu depuis plus de trois mois. Les grévistes revendiquent également certaines primes qu’ils disent n’avoir jamais perçues, telles que celles relatives à la salissure et aux heures supplémentaires. « Nos conditions de travail sont lamentables et les retards de paiements sont monnaie courante ! Nous sommes obligés de faire, à chaque fois, grève pour que la situation se débloque. C’est devenu insupportable ! », nous dira l’un des travailleurs. Et d’ajouter : « L’Etat a subventionné l’entreprise avec près de mille milliards de centimes. Mais, à ce jour, l’entreprise est toujours en difficulté à tel point qu’on n’arrive même pas à verser nos salaires dans les délais, y compris durant le mois de Ramadhan et la fête de l’Aïd que nous avions passés sans salaires. C’est inacceptable ! ». Les représentants des travailleurs affirment aussi qu’une grève illimitée sera déclenchée si leurs revendications ne sont pas satisfaites dans les prochains jours. « Nous sommes déterminés à radicaliser notre mouvement, si nos revendications ne sont pas satisfaites dans les plus brefs délais », insiste un autre gréviste. Les travailleurs interpellent les responsables du ministère des Mines et de l’Industrie pour la mise en place d’une commission d’enquête. « Nous exigeons la venue d’une commission d’enquête ministérielle pour enquêter sur les véritables raisons qui ont mis notre entreprise dans une telle situation», dira un représentant des travailleurs. Par ailleurs, toutes nos tentatives pour joindre le directeur de l’établissement sont restées vaines.
O. K.