À Larbâa Nath Irathen, à 25 kilomètres au sud-est de la ville de Tizi-Ouzou, des citoyens s’intéressent de plus en plus à la recherche d’objets en plastique, d’ustensiles de cuisine usagés, de bouteilles vides et d’autres objets en fer.
Les décharges publiques, les bacs à ordures et les poubelles sont pris d’assaut par des citoyens démunis, qui y font des randonnés à la recherche du moindre brin de plastique ou de fer, afin de gagner un peu d’argent de quoi acheter du pain. Une réalité amère qui reflète la misère dont souffre une partie de la population de cette localité. En effet, il suffit juste de faire une petite virée aux décharges de la région, pour se rendre compte du nombre important de citoyens qui opte pour ce travail. Des enfants en bas âge se disputent avec les hommes des bouts de plastique ou de fers, à longueur de journée en hiver et en été. Ce qui rend la tâche de ces chercheurs difficile ce sont ces incendies déclenchés dans les décharges pour incinérer les ordures. L’air y est irrespirable. A la chaleur suffocante, s’ajoutent les odeurs nauséabondes qui agressent les narines. Ce qui risque de provoquer des maladies à ces gens, notamment aux enfants. D’ailleurs, ces « chercheurs d’or », surnommés ainsi par la population de la localité avouent avoir des problèmes de santé notamment les maladies respiratoires. Un quadragénaire, qui collecte du plastique dans la décharge du chef-lieu communal, nous a dit qu’il se lève tôt le matin pour arriver le premier sur ces lieux pour collecter le maximum de déchets de plastique ou de faire avant l’arrivée des engins de l’APC qui se débarrassent des détritus. « Au début, nous étions seulement une dizaine à chercher du fer, mais maintenant le nombre s’est multiplié. Même des enfants y viennent. Les autorités locales doivent intervenir pour exhorter ces enfants à cesser ce travail, car cela constitue un sérieux danger sur leur vie. Ils doivent être sur les bancs de l’école et non pas dans ces décharges où ils risquent d’attraper des maladies incurables », dit-il. On a appris qu’il y a un réseau qui exploite ces enfants auxquels on donne, en échange de kilos de plastiques ou de fers récoltés, quelques pièces de monnaies. Ces gens garent leurs véhicules juste à deux pas de la décharge, prêts à récupérer le plastique ou le fer ramassé qu’ils vendent après aux nombreuses fabriques de recyclage qui existent dans la région. En l’espace de quelques années seulement, la demande de cette matière première a triplé. « Les décharges nous permettent de gagner un peu d’argent, mais notre santé est mise en jeu », dira l’un des chercheurs. Le plastique et le fer récupérés sont utilisés pour la fabrication de différents objets ménagers, comme les biberons, les tétines, les ustensiles de cuisines et autres emballages. Le recyclage non contrôlé pourrait engendrer des maladies graves. Les autorités concernées doivent intervenir pour contrôler cette activité avant qu’une épidémie se déclare.
Youcef Ziad