La liste des bénéficiaires des 450 logements sociaux à Bouira continue de susciter le mécontentement des non bénéficiaires.
Dans la soirée d’avant-hier, plusieurs routes du centre-ville de Bouira ont été coupées à la circulation, notamment au niveau de la rue Issat Idir et du quartier Evolutif. Dans la matinée d’hier, la ville de Bouira a vécu une autre journée mouvementée. En effet, et dès les premières heures de la matinée, des centaines de citoyens ont assiégé les deux sièges de la wilaya et de la daïra de Bouira pour déposer des recours. Les protestataires présents en nombre sur les deux lieux ont sérieusement perturbé la bonne marche des services pendant toute la matinée. Pour leur part, les habitants du quartier populaire Aïnouche Hdjila dit « Evolutif » ont procédé à la fermeture du carrefour Sayeh, l’un des plus importants du centre-ville de Bouira, et ce, pour réclamer l’annulation pure et simple de la liste des bénéficiaires. Une situation qui a lourdement pénalisé les usagers de ce carrefour qui, faut-il le souligner, enregistre un dense trafic routier. Les protestataires, dont certains attendent leur relogement depuis 1970, dénoncent « de graves dépassements lors de l’établissement de la liste ». Ils réclament carrément l’annulation de ladite liste et le départ inconditionnel du P/APC de Bouira. Des protestataires avec lesquels nous nous sommes entretenus, dans la matinée d’hier, se sont insurgés contre leur exclusion de cette liste qui, selon certains d’entre eux, n’a pas tenu compte de certaines priorités de relogement et d’autres situations sociales jugées critiques. D’après eux, les dossiers n’ont pas été étudiés par la commission d’attribution. « Les responsables de la mairie ainsi que ceux de la wilaya n’ont jamais cessé de nous promettre le recasement, car nos maisons, qui datent de l’ère coloniale, menace ruines ! », nous dira l’un des représentants des citoyens contestataires, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, nous avons tous des familles nombreuses qui vivent toutes dans l’exiguïté et exposées aux risques de maladies ! On se demande qu’attendent les responsables concernés pour nous reloger ? Attendent-ils que les maisons s’effondrent sur nos têtes ?». Après plusieurs heures de pourparlers, les responsables des forces de l’ordre, présents sur place, ont réussi à convaincre les contestataires de renoncer à la fermeture du carrefour. Vers 13h, la route a été finalement rouverte à la circulation automobile et une délégation, composée de trois représentants, a été reçue par le chef de sûreté de la wilaya.
O.K.