Grève des commerçants

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Après les transporteurs privés desservant Taghzout et Haïzer, et avant eux les travailleurs de l’entreprise de transport public de Bouira (ETUB), c’est au tour des commerçants de la gare routière « Aigoun Ali » de Bouira d’observer un mouvement de protestation. Hier, une grève générale a paralysé tous les commerces de la gare routière. Le motif avancé par les propriétaires de commerce est purement administratif. Ces derniers dénoncent les nouvelles mesures appliquées par la direction de la gare qu’ils jugent « abusives ». Ils accusent également le nouveau responsable de la structure « d’avoir fermé les portes du dialogue et d’avoir agit seul, en appliquant des mesures qui les pénalisent et perturbent sérieusement leur activité à l’intérieur de la gare routière ». En effet et d’après les commerçants que nous avons rencontrés sur place, la direction de ladite structure veut imposer un nouveau mode de fonctionnement en interdisant aux commerçants de passer la nuit à l’intérieur de leurs commerces et en imposant un système d’horaire pour la livraison des marchandises aux fournisseurs.  « Depuis son installation, la semaine dernière, le nouveau directeur nous a adressé trois nouvelles notes de service. A commencer par l’application d’horaires fixes pour les livraisons de marchandises, ensuite une interdiction d’accès aux véhicules des commerçants et enfin l’interdiction de veiller à l’intérieur des magasins.  Chose que nous avons catégoriquement refusé car l’application de ces trois notes menacent sérieusement le bon fonctionnement de notre activité. Pour nous, c’est une manière de tuer nos commerces et compromettre la source de vie de plusieurs familles, sans parler du chômage que cela engendrera », nous dira l’un des représentants des grévistes, avant d’ajouter : « Les horaires de livraison de marchandises diffère pour chaque commerçant. C’est pratiquement impossible d’imposer les mêmes horaires de livraison aux marchands de journaux et aux restaurateurs. Le directeur nous a également empêchés de passer la nuit à l’intérieur de nos magasins, sachant que nos cahiers de charges ne nous donnent aucune garantie pour la sécurité de nos marchandises et la direction décline toute responsabilité en cas de vols ou d’incendie ! ».  Les commerçants grévistes réclament l’annulation pure et simple de ces nouvelles directives, sans quoi d’autres actions seront envisagées : « Il est hors de question qu’on reprenne l’activité commerciale sans l’annulation de ces trois directives », affirme un autre commerçant. Du côté de l’administration, l’on affirme que ces nouvelles directives visent à mettre un terme à l’anarchie qui règne actuellement à l’intérieur de la gare routière. En effet et selon une source proche de l’administration, plusieurs anomalies dans le fonctionnement de ladite structure ont été soulevées lors de différentes visites de commissions d’inspection de la wilaya et de la direction des transports :  « Une commission d’inspection de l’APW nous a adressé un rapport accablant sur la situation qui prévaut à l’intérieur de l’établissement, chose que nous confirmons et nous essayons par tous les moyens d’y remédier.  A commencer par mettre un terme aux agissements de certains commerçants qui, par excès de zèle, ont transformé cette gare routière en un véritable motel », dira la même source qui assure que « ces décisions seront appliquées et maintenues, surtout quand il s’agit de la sécurité et du confort des usagers et des voyageurs, qui sont nombreux à faire escale et transiter par cette gare ». Alors que les responsables de la gare routière semblent déterminés à poursuivre l’application du nouveau plan de gestion,  « le bras de fer » se poursuit entre la direction de l’établissement et les commerçants. Seule victime dans cette histoire, le voyageur.  

           

  O. K.

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