Akfadou : Rencontre sur le développement de la culturedu cerisier

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Pour la réhabilitation de certains fruits, que nos sols peuvent produire, une rencontre a eu lieu, dernièrement à Akfadou, où il a été question du cerisier et de la perspective desa culture dans plusieurs régions de la wilaya de Béjaïa, du moins celles qui réunissent toutes les conditions requises pour sa plantation. 

L’insigne honneur revient à l’APC d’Akfadou, qui a organisé cette rencontre, en collaboration avec la subdivision agricole de Sidi Aïch et l’association des agriculteurs d’Akfadou. Les intervenants se sont penchés sur les perspectives d’ancrer sérieusement la culture du cerisier dans les régions de haute montagne où cet arbre s’adapte le mieux. Deux conférences, animées par des spécialises en la matière et ayant pour thèmes « la création et la conduite d’un verger de cerisier » et « les maladies et parasites du cerisier, ont ainsi eu lieu. Un responsable à la DSA de Béjaïa a fait savoir que le cerisier dans la wilaya de Béjaia occupe 41 hectares de superficie, dont 6 hectares relèvent du territoire du Douar d’Ath Waghlis. Mais il existe aussi, avec une moindre importance, à Béni Maouche, Seddouk et Kendira. Le cerisier a un rendement de 20 quintaux à l’hectare, beaucoup mieux que l’olivier, le figuier ou la vigne. Ce rendement et le prix élevé de la cerise serviraient de mesures incitatives pour améliorer les effectifs et, par ricochet, les capacités de production à l’échelle de la wilaya. Mais seulement, le cerisier est très exigeant en matière de soins et d’entretien. Tout devrait être soigneusement effectué à commencer par les travaux du sol, la plantation, la fertilisation, l’irrigation et les produits phytosanitaires, pour avoir une productivité intéressante. La durée de vie d’un cerisier dépendrait aussi des soins et de l’entretien qui lui sont prodigués. Selon le directeur de l’ITAF, cinq variétés de cerisier provenant d’Allemagne ont été introduites dans les pépinières. Après cinq années d’observation, des résultats satisfaisants ont été obtenus. A partir de cette année, des greffons, d’origine allemande, seront donc mis à la disposition des agriculteurs désirant se spécialiser dans cette culture. Bon nombre d’agriculteurs saisissant l’occasion de cette présence de techniciens et responsables des services agricoles de la wilaya, ont mis sur la table les contraintes qui les dissuadent à se spécialiser dans la culture de la cerise. Feux de forêt fréquents, absence de pistes agricoles permettant l’accès aux champs aux engins roulants et le manque de formation sont, entre autres, les principales contraintes soulevées. Un responsable les a rassurés que le Programme des Initiatives Locales (PIL), qui est un nouveau programme d’aide mis en place par le ministère de tutelle, répondra aux besoins d’ouverture ou d’aménagement de pistes agricoles. À Akfadou, comme à Seddouk Oufella, en raison de l’abondance en eau dans ces régions, le merisier, qui est le cerisier sauvage, pousse partout. Les fellahs l’utilisent comme porte greffe. Behaddad Saïd, un agriculteur à Seddouk Oufella, vend des plants de cerisiers greffés. « Il faut un mâle et une femelle, pour avoir un cerisier productif, voila pourquoi je vends à la paire», a expliqué l’agriculteur.  Si tout le monde s’y met et qu’une telle rencontre soit suivie d’effets, la haute vallée de la Soummam pourrait devenir la capitale de la cerise, comme l’est Larbâa Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, qui lui consacre une fête chaque année. La cerise se vend autour de 300dinars le kg. Elle est plus chère que la banane et les autres fruits. Il est à signaler que les pays du pourtour de la méditerranée ont cette particularité d’avoir un sous sol riche qui renferme d’abondantes richesses naturelles et un sol fertile où se cultivent un grand nombre d’arbres fruitiers et légumes. En Kabylie, par exemple, où le relief est accidenté nos aïeux exploitaient au maximum leurs terres par des cultures arboricoles, pour assurer leur autosuffisance alimentaire.                      

L. Beddar

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