Une commune aux abois !

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Les citoyens de la commune de Maâla, relevant de la daïra de Lakhdaria, à une soixantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bouira, réclament, encore et toujours, l'aménagement du chef-lieu communal.

Selon bon nombre de citoyens interrogés, cette commune  » manque de tout ». En effet, toutes les commodités supposées offrir un semblant de confort et faciliter la vie aux citoyens sont quasi-inexistantes à travers les différents hameaux de cette municipalité perchée à plus de 700 mètres d’altitude.

«On vit encore à l’âge de pierre !»

À titre d’exemple, les villages de Sidi Ahmed, d’El Karya et de Tala Mimoun, pour ne citer que ceux-là ne disposent pas encore d’éclairage public, ni de réseau d’assainissement et encore moins de celui d’AEP. Cette situation jugée honteuse, par les quelques villageois rencontrés, est dénoncée vigoureusement par ces derniers. Ismail, père de famille et chômeur de son état, a déclaré : « Notre commune est la dernière à travers la wilaya, en matière d’aménagement! ». D’autres, à l’image de l’Aïd, habitant de la petite localité d’Oued Djemaa, à une dizaine de kilomètres du chef-lieu communal, a souligné le fait que les jeunes n’ont aucune structure de loisirs. « Nos jeunes sont livrés à eux-mêmes ! L’oisiveté et la nonchalance les ont pris à la gorge. Pour seul et unique distraction, ils ont le barrage de Koudiet Acerdoune où ils risquent leur vie », s’est-il désolé. Avant d’aborder l’état désastreux des routes : « Cela fait une éternité qu’on réclame la réfection de la route qui mène à notre village, mais comme vous pouvez le constater, à ce jour, rien n’a été fait ! On vit encore à l’âge de pierre ! ». Au niveau du chef-lieu communal, la situation est plus qu’alarmante. En effet, le boulevard principal est jonché de crevasses et autres nids de poules. Les trottoirs sont pour la plupart délabrés et l’éclairage public est quasi inexistant. De plus, les réseaux d’assainissement qui datent, faut-il le souligner, d’une trentaine d’années déjà sont dans un état plus que lamentable. Pour preuve, certains quartiers de la ville se sont retrouvés complètement inondés, suite à la chute de quelques gouttes durant la semaine passée.

 

Peur sur la ville !

Outre l’aménagement qui fait défaut, la situation sécuritaire, notamment les agressions, connaît selon certains témoignages, une nette dégradation. En effet, ces derniers mois, plusieurs actes d’agression ont été signalés au niveau de la commune de Maâla et ses alentours. Face à cette situation, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer, ni vers quelle autorité s’adresser. Les habitants font part de leur peur, dès la tombée de la nuit, et ce, malgré les quelques patrouilles de police et de gendarmerie qui sillonnent la ville. « L’insécurité règne en maître absolu dans notre ville. Nous vivons toujours la peur au ventre », ont confié bon nombre de citoyens interrogés. Avant de préciser : « Notre quartier (250, ndlr) est livré à la merci des dealers et autres voyous qui dictent leurs lois, devant l’indifférence la plus totale des autorités’’. D’ailleurs, au niveau du lieudit ‘’El Kharba’’, situé en contrebas du chef-lieu communal, il n’est pas rare de croiser des jeunes à l’allure douteuse, tenant une bouteille d’alcool d’une main et un joint de l’autre. Mais le pire est que sous l’effet de l’alcool et des stupéfiants, ces jeunes n’hésitent pas à racketter les passants au grand jour ! C’est cette mésaventure que nous a racontée Khaled, 29 ans, fonctionnaire de son état. ‘’En empruntant le sentier qui mène à mon domicile, je me suis fait apostrophé par des jeunes gens qui m’ont intimé l’ordre de leur remettre tout ce que j’avais », a-t-il témoigné avant de poursuivre : « J’ai bien sûre refusé d’obtempérer. C’est suite à cela que l’un d’entre eux a sorti un couteau et m’a menacé de me planter dans l’abdomen, si je ne lui remettais pas mon téléphone potable et les quelques sous que j’avais dans les poches. J’ai dû finalement me soumettre à cette bande de voyous ». Quoi qu’il en soit, les citoyens de Maâla sont confrontés, au quotidien, à ce climat d’insécurité qui ne cesse de se propager.

Ramdane B.

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