La journée d’avant-hier a été très chaude quand on sait que le mercure a dépassé largement les 40°. C’est peut-être l’une des causes qui a permis le déclenchement de nombreux foyers d’incendie sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou. Du côté de Draâ El-Mizan, trois incendies nous ont été signalés: l’un sur les hauteurs de la ville et plus précisément du côté de Tizi Larbaâ, un autre à Boumahni et le troisième à Ait Yahia Moussa. Pour le premier, en plus de la broussaille, de nombreux arbres fruitiers ont été partis en fumée. A Ait Yahia Moussa, le feu qui s’est déclaré en face de la bibliothèque communale, plus exactement à quelques encablures du lycée, a causé d’importantes pertes dans les oliveraies. Des dizaines d’arbres ont été balayés par les flammes poussées par le vent. Les habitations situées à la limite de ces oliveraies n’ont été sauvées que par la présence des pompiers qui ont déployé une ceinture de sécurité tout autour. Encore une fois, dans cette commune, un autre incendie juste après une accalmie de quelques jours. Dernièrement, c’étaient les villages de Tafoughalt et d’Ath Rahmoune qui ont été sévèrement touchés. « Plus de deux mille oliviers et un grand nombre de figuiers ont été brûlés lors des incendies du juillet dernier et du début du mois en cours. Cette année, la saison oléicole s’annonce mal dans notre commune. Il faudra s’attendre à un manque d’huile d’olives et par ricochet à sa cherté », nous a avancé une source locale. Du côté des oléiculteurs, c’est la déception totale. « Je ne sais pas du tout à qui profitent tous ces feux. S’agit-il d’actes criminels ? Pour le moment, et depuis l’enregistrement de ces incendies, on n’a rien entendu à ce sujet. La question d’arrêter les auteurs de ces crimes n’a jamais été posée. Une fois les flammes éteintes, c’est le retour à la normale. Il faudrait quand même ouvrir des enquêtes à propos de tous ces massacres », a estimé un oléiculteur qui a confié qu’il avait perdu plus de cent oliviers. Toute une oliveraie qu’il avait entretenue depuis des années. « Même les jeunes arbres que nous avons plantés après les incendies de 2007 et 2008 n’ont pas échappé aux flammes », a ajouté un oléiculteur de Tafoughalt où les flammes ont décimé plus d’un millier d’oliviers à la fin du mois de juillet dernier. Certes, les services de la Protection civile et ceux des forêts ont intervenu toutes les fois qu’ils sont appelés au secours, mais il faut dire tout de même que parfois en l’absence d’accès vers les lieux concernés par les feux, il n’est pas évident de s’approcher des flammes, c’est pourquoi ils trouvent d’énormes difficultés pour intervenir. Il faut comprendre par là que les pistes anti-feux urgent dans de nombreux endroits de ces municipalités rurales fortement boisées. De l’autre côté on entend des voix s’élever ici et là pour réclamer un poste avancé de la Protection civile dans cette municipalité souvent à la proie des flammes. « Les éléments de la Protection civile ne peuvent pas à eux seuls intervenir dans six communes des deux daïras, à savoir Draâ El-Mizan et Tizi-Gheniff, mais il est peut être urgent de penser au moyen d’avoir quelques éléments à Ait Yahia Moussa car notre commune se trouve à plus d’une trentaine de kilomètres de Draâ El-Mizan. Le temps que mettront les sapeurs pompiers pour arriver sur les lieux, les flammes auront déjà avancé des kilomètres. A défaut, recruter pour la saison estivale des jeunes qui auront subi une formation de quelques jours comme cela se fait pour ceux qui surveillent les plages », telle est la suggestion qui nous a été faite par un membre du mouvement associatif.
Amar Ouramdane