SOS, Ouled Benfodil en détresse …

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Les villageois d’Ouled Benfodil, relevant de la commune de Kadiria, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, font face à des conditions de vie extrêmes. 

En effet, ce bourg, situé à la limite administrative entre la commune de Kadiria et d’Aomar, perché à plus de 600 mètres d’altitude, est coupé du monde. Les citoyens croisés sur les lieux ne savent plus à quel responsable s’adresser afin de mettre un terme à la détérioration qui affecte leur patelin. Ce village de près de 1 500 âmes est laissé à l’abandon depuis plusieurs années. Ce fait provoque chez la population un sentiment de marginalisation et d’exaspération. Parmi les doléances exprimées par les citoyens, on citera le raccordement aux réseaux d’AEP, du gaz naturel, ainsi que l’aménagement des routes dont la majorité est dans un état de délabrement avancé. « Depuis l’indépendance, notre village n’a bénéficié d’aucun plan d’aménagement. Nous sommes isolés et nous manquons de tout! », soulignent certains villageois. S’agissant de l’épineux problème du raccordement au réseau d’AEP, bon nombre d’habitants ont souligné le fait que plusieurs requêtes ont été introduites auprès des services concernés, dans l’hypothétique espoir d’un raccordement, mais sans grand résultat. « On est encore et toujours réduit à nous approvisionner en eau à partir d’une source située à 06 kilomètres en contrebas », dira un habitant de ladite localité. Un autre assurera que lui et ses enfants continuent à s’approvisionner en eau à dos d’âne, traversant des chemins escarpés et infestés de sangliers et de bestioles. Ramdane, agent de sécurité travaillant dans la localité voisine de Ghadioua, dira : «Les autorités de la wilaya s’étaient pourtant engagées à accélérer les travaux de raccordement au réseau d’eau potable, via le barrage de Koudiet Acerdoune, sis dans la commune voisine de Maâla. « On nous a promis, depuis 2011, que notre localité allait être raccordée aux eaux du barrage. Trois ans plus tard, on est toujours obligés de parcourir des kilomètres, jerricanes à bout de bras. C’est un inadmissible », s’indignera-t-il. Concernant le gaz naturel, ces villageois se disent désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. « Même les bonbonnes de gaz butane nous font défaut. Nous faisons carrément recours au bois pour nos besoins en cuisine et en chauffage », notera Athman, chômeur de son état. Et d’ajouter: « On appréhende, dès maintenant, l’arrivée de la saison hivernale. L’année passée, nous avons vécu un véritable enfer ! Nous étions sans aucune défense devant le froid et la neige. Une misère indescriptible! ». Interrogé sur d’éventuelles initiatives de l’APC pour régler ne serait-ce que la pénurie du butane, notre interlocuteur dira : » Notre maire a fait de son mieux pour nous assurer un approvisionnement décent, mais il a été très vite débordé par les événements. Les rares bonbonnes qui nous sont parvenues ont été carrément arrachées à prix d’or ». Ces témoignages traduisent le désarroi et la peine des villageois d’Ouled Benfodil. Ces derniers affirment qu’ils ont frappé à toutes les portes, pour mettre fin à ce calvaire qui n’a que trop duré mais aucune suite n’a été donnée à leurs doléances. Pour rappel, au mois de mars dernier, une délégation, composée d’une centaine de villageois, a tenu un sit-in devant le siège de la wilaya, afin d’exprimer leur colère et réclamer un semblant d’aménagement pour leur hameau. « Nous nous en remettons au wali, afin de faire le nécessaire, pour que nous puissions bénéficier d’une route digne de ce nom et non une piste qui reste impraticable à la moindre chute de pluie », dira un villageois. Cette route, faut-il le préciser, se trouve dans un état lamentable, sur plus de 09 kilomètres. Et c’est le moins que l’on puisse dire. En effet, les crevasses et les nids de poules y sont légions. D’ailleurs, bon nombre d’accidents sont survenus au niveau de cette route particulièrement sinueuse. Selon l’imam de cette localité les citoyens, notamment les jeunes font preuve de beaucoup de sagesse pour ne pas sombrer dans les divers fléaux sociaux. « À notre niveau, on fait un travail de sensibilisation. Car, la misère est la source de toutes les dérives », dit-il. Avant de lancer un appel aux autorités locales : « Vous savez, la population ne demande que vivre dans la dignité. Les pouvoirs publics doivent prêter une oreille attentive aux doléances des villageois ».                      

Ramdane B.

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