Un décès et des interrogations !

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Les défaillances et les fautes graves des médecins au niveau de l'établissement public hospitalier (EPH) Mohamed Boudiaf de Bouira sont devenues monnaie courante.

Après les cas d’absentéisme et de négligences, révélés dans nos précédentes éditions, cette fois-ci, il s’agit bien d’une faute grave qui a coûtée la vie, la semaine passée, à un homme âgé de 39 ans. La victime, un ouvrier dans le bâtiment, qui a été admis au niveau du bloc des urgences de cet hôpital, est décédé après son l’intervention chirurgicale qui fut un échec. Jusque-là rien de bien anormal à signaler. Toutefois et selon nos informations, la victime aurait pu être sauvée, si le médecin avait fait son diagnostic correctement. En effet, le défunt a été admis, comme étant une supposée victime d’un tragique accident de la route. Mais, il s’avéra, par la suite, que cet homme était un travailleur clandestin dans un des chantiers de la ville, qui a fait une chute du haut d’une grue. Déjà première interrogation  : Comment se peut-il qu’un médecin urgentiste digne de ce nom ne puisse pas faire la différence entre un accidenté de la route et un victime tombant de plus de 6 mètres de hauteur? Par la suite et toujours selon des sources fiables, le médecin en charge du patient effectuera deux opérations sur ce dernier, mais elle se révéleront infructueuses et conduiront à son décès. L’affaire aurait pu s’arrêter là mais il en était autrement. Trois jours après le décès clinique de la victime, le rapport médico-légal fera état que le défunt était porteur du virus du VIH (SIDA). De surcroît, dans un stade bien avancé. Seconde anomalie: Comment ce chirurgien ne s’est pas rendu compte que son malade était séropositif? D’autant plus que la maladie a atteint un stade avancé chez la victime. Dernier point et non des moindres, d’après toujours nos sources, le médecin en question, qui à priori n’était pas au courant que son malade était atteint du virus du SIDA, n’a, selon toute vraisemblance, pris aucune mesure d’hygiène supplémentaire. Les mêmes sources affirment que le sang de cet homme s’était allègrement répandu au niveau du bloc opératoire. Suite à cette série d’anomalies et d’après nos informations, une enquête a été ouverte par les services concernés, afin de mettre toute la lumière sur ce qui s’apparente à un véritable scandale. Les premières conclusions de l’enquête font ressortir que l’entrepreneur chez qui travaillait la victime avait menti sur l’origine de l’accident, pour ne pas être confronté aux services de l’inspection du travail. Cet entrepreneur sera, par la suite, mis sous contrôle judiciaire. Dans le même sillage, l’on apprendra que le médecin urgentiste est également sous la coupe de l’enquête, en sus d’une mise à pied administrative d’une durée d’un mois. Mais il y a pire, du sang contaminé par le VIH aurait été laissé à l’air libre et manipulé par divers infirmiers et autres agents d’entretien, sans qu’aucune mesure préventive ne soit prise. Loin de jeter l’anathème sur l’administration de l’EPH laquelle, via son premier responsable M. Bounous, a tout de suite pris les devants, en mettant sur pied une cellule de crise, c’est plutôt vers le corps des blouses blanches qu’il faudrait se tourner. Il faut bien le dire, certains médecins font de leur noble métier un fond de commerce. Dans certains cas, on retrouve certains praticiens qui arrondissent leurs fins de moins dans le public, tout en exerçant chez le privé ou bien à leur compte. Dans ces cas-là les défaillances et autres négligences ne sont pas du tout à exclure au détriment bien sûr du citoyen qui perçoit toujours et à tort ou à raison, la médecine publique comme la plus fiable.

Ramdane Bourahla

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