SOS, sites en voie d'extinction

Partager

Les espaces verts et autres jardins publics à travers la wilaya de Bouira sont complètement à l’abandon. Les citoyens, en cette période de grandes chaleurs, n’ont aucun endroit pour se détendre. Pis encore, les rares espaces de détente sont en proie à une dégradation effarante. Aussi bien à Lakhdaria, Ain Bessam, M’Chedallah, Bouira, pour ne citer que ceux-là les jardins publics se sont transformés en des lieux mal famés, où les délinquants de tous bords ont élu domicile. Les détritus en tout genre s’y entassent au vu et au su de tous. Bref, ces espaces sont tout, sauf des endroits de détente et de loisirs. Rien qu’à travers le chef-lieu de la wilaya, on dénombre deux espaces verts qui sont totalement abandonnés. Ainsi, le jardin public Si L’houas, dit le « square », situé à un jet de pierre du siège de l’APC de Bouira, se trouve dans un état lamentable. Cet espace de détente s’est transformé au fil du temps, en un véritable repère de brigands et autres voyous qui s’adonnent à tous les vices imaginables. Les citoyens sont excédés par cette détérioration jugée de scandaleuse. En effet, ce jardin n’a gardé que le nom, au vu des différents détritus qui s’y entassent et autres dégradations en tout genre. L’insalubrité règne en maître mot à l’intérieur de cet espace de « détente ». Fientes d’oiseux et autres déjections canines y sont légions, des odeurs nauséabondes se dégagent des égouts à ciel ouverts se trouvant à proximité sans parler des déchets de toutes sortes qui font le bonheur des rats et autres bestioles. Encore plus grave, cet espace est devenu « la propriété » des toxicomanes et autres délinquants qui viennent y consommer des boissons alcoolisées et produits stupéfiants, et ce, au su et au vu de tous. D’ailleurs, il n’est pas rare de croiser des voyous à l’intérieur de ce jardin consommant, allègrement et en toute impunité des joints de cannabis et autres produits narcotiques. Pis encore, les agressions à proximité de ce lieu sont devenues monnaie courante. Récemment encore, une jeune femme s’est faite subtiliser une chaîne en or, au grand jour, en traversant ce lieu « maudit ». Selon certains citoyens interrogés sur le sujet, plusieurs crimes auraient eu lieu à l’intérieur de cet endroit, sans que cela ne choque personne. Ahmed, coiffeur de profession, nous a confié que « ce jardin, si on peut l’appeler ainsi, est le théâtre de nombreux délits. Il n’y a pas une semaine de cela, un jeune homme s’est fait poignarder par une bande de voyous, pour un simple téléphone portable! Franchement, je n’ose plus m’approcher de ce lieu ». Le même constat a été fait du côté du jardin public Gouizi Saïd, sis à la cité des 130 logements (ex-cité Ouest), en plein cœur du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ne cesse de se dégrader. Cet espace de détente s’est transformé au fil du temps, en un véritable dépôt d’ordures en tous genres. En effet, les sachets, les gobelets et autres emballages en plastique jonchent cette placette. Les haies de petits arbustes, qui bordent ce lieu, sont complètement saccagées. Les palmiers de type « Washington », plantés aux quatre coins de ce site, sont dans une situation lamentable. Pis encore, le gazon verdoyant qui tapissait cette placette a pris une couleur jaunâtre. Bref, un jardin à l’abandon. Cette situation est qualifiée de grotesque par bon nombre de citoyens interrogés. Pourtant, au début, ce jardin public était promis à un bel avenir, tant son emplacement est idéal, mais aussi de par la qualité de sa conception. D’ailleurs, dans les colonnes de notre journal, il a été fait état de la satisfaction de la population vis-à-vis de ce petit coin de paradis en plein centre-ville. Toutefois, la joie des citoyens n’a pas fait long feu, puisque ce havre de quiétude a pris des allures de décharge à ciel ouvert. Selon des citoyens, les premiers responsables de cette déliquescence seraient les services communaux. Les agents d’entretien ne semblent guère se soucier de l’état de délabrement avancé des lieux. C’est du moins ce que nous a été souligné par les citoyens croisés aux abords de ce jardin. « Les pouvoirs publics créent des jardins à coups de millions de dinars et finissent par les abandonner (…), c’est malheureux ! », dira un citoyen. Pourtant, lors de sa dernière visite à Bouira, la ministre de l’Environnement, Mme Dalila Boudjemaâ, avait ordonné que ces espaces verts soient pris en charge. « J’exige que ces endroits soient bien entretenus et puissent être des petits coins de paradis en milieu urbain », avait-elle indiqué. D’ailleurs, une enveloppe de plus de 150 millions de dinars avait été dégagée afin d’entamer les travaux nécessaires. Cependant, force est de constater que les orientations de la ministre n’ont pas été respectées.

Ramdane Bourahla

Partager